Tout cavalier, propriétaire ou non, a un jour été confronté à de légères blessures sur son cheval. La plupart du temps, ce sont des petits soucis sans gravité, mais qui nécessitent quand même d’êtres traités pour éviter toute complication. Seulement voilà, quand on est confronté à ce genre de problème, il n’est pas toujours facile de savoir comment s’y prendre. Quels produits utiliser pour les premiers soins ? Comment les utiliser ? Quels sont les « bons gestes » à connaître ? Apprenons ensemble des gestes simples mais utiles !
S’occuper d’une plaie
Toutes les plaies ne se soignent pas de la même façon, et il est important de les nettoyer correctement pour éviter tout bourgeonnement ou infection.
Faire un pansement compressif
Lorsque vous découvrez une plaie qui saigne beaucoup, il faut dans un premier temps appliquer un pansement compressif sur la plaie pour stopper l’hémorragie. Pour cela on utilisera une compresse stérile, éventuellement en double épaisseur si la plaie saigne beaucoup, maintenue en place soit à la main si le saignement s’arrête rapidement, soit par une bande cohésive (VetRap, Coheban, …), ou bande médicale simple. Le pansement devra être relativement serré pour stopper l’écoulement le temps que le sang coagule.
Le saignement doit s’arrêter rapidement. Si la plaie est trop ouverte elle nécessitera l’intervention d’un vétérinaire qui effectuera des points de suture. Toutefois, une plaie pourra être recousue seulement si elle date de quelques heures et si elle n’est pas trop écartée.
Une fois le saignement stoppé, vous pouvez retirer le pansement pour commencer à nettoyer et soigner la plaie.
Nettoyer la plaie
Le nettoyage de la plaie est en réalité le point le plus important. C’est cette étape qui va permettre d’éliminer tous les germes et bactéries qui pourraient entraîner une infection, une nécrose ou un bourgeonnement. Si lorsque vous découvrez la plaie de votre cheval, vous remarquez déjà une croûte récente, sur une plaie relativement importante, je conseille de tenter d’enlever délicatement la croûte pour nettoyer en profondeur et permettre la formation d’une nouvelle croûte plus saine, qui ne renferme aucun germe.
Commencez par nettoyer la plaie à l’eau claire à la douche par exemple (pas d’eau d’abreuvoir ou de récupération de pluie), sans pression. Il ne faut pas hésiter à laver abondamment pour débarrasser la plaie du sang séché ou de la terre, collés sur ou autour de la plaie.
Passez ensuite à un nettoyage antiseptique et antifongique qui va réellement éliminer les bactéries et germes présents dans la plaie. Pour cela utilisez un produit de préférence savonneux comme Vétédine Savon ou encore de la Bétadine Rouge « scrub » dilué dans de l’eau propre et avec lequel vous frotterez la plaie. A nouveau, rincez la plaie à l’eau claire et séchez éventuellement avec une compresse.
Désinfecter et protéger
Une fois bien nettoyée, il faut s’assurer que la plaie sera bien protégée des infections. Les plaies situées notamment sur les articulations, là où il y a peu de muscle, ont tendance à vite bourgeonner. Pour ce type de plaie, il est préférable de faire appel à un vétérinaire car une infection peut entraîner de graves complications au niveau articulaire.
Pour bien protéger, on appliquera un produit désinfectant comme la Vétédine Solution ou la Bétadine Jaune, qui restera sur la plaie et permettra de « finir » le travail : tuer germes et bactéries. A nouveau, l’iode contenu dans ces deux solutions étant relativement toxique pour les cellules, on les diluera dans l’eau.
Pour finir les soins, on utilisera un corps gras, une pommade cicatrisante qui protégera des agressions tout en favorisant la régénération des tissus. Si la plaie est légère, peu ouverte et si le temps le permet, on laissera ensuite la plaie à l’air libre afin de lui permettre de sécher et de former une première croûte. Pour une plaie importante ou dans le cas où le cheval se trouve dans un endroit boueux par exemple, il est préférable de bander la plaie.
Gérer un cheval boiteux
Localiser le membre touché
Pour les cavaliers/propriétaires non expérimentés, il est parfois difficile de détecter avec précision le membre touché par la boiterie. Pour cela, il faut observer de manière attentive le déplacement du cheval, au pas, et le plus souvent au trot (sauf en cas de boiterie sévère).
Commencer donc par faire marcher le cheval, le mieux étant sur sol dur. Demandez s’il le faut à quelqu’un de le faire pour vous, ou si vous avez de la place, utilisez une grande longe afin de le faire tourner.
Observer principalement les mouvements de tête du cheval lorsqu’il pose son pied au sol. Pour les antérieurs, vous pourrez remarquer un abaissement de la tête lors du lever, ainsi qu’un relèvement brutal lors de l’appui sur le membre touché.
Dernière étape, il est important d’inspecter en détail le membre. Rechercher des signes d’atteintes, de gonflement, de chaleur, … parfois une petite blessure peut paraître anodine sur le moment mais causer une inflammation ainsi qu’une raideur et donc provoquer une boiterie.
Pensez également à soulever le sabot : si votre cheval est ferré, vérifiez que le fer est encore adapté au pied du cheval, pas trop vieux et bien à sa place. Parfois on repère également sous le sabot des petits cailloux qui peuvent se loger dans les recoins « sensibles » du sabot et provoquer une boiterie.
Enfin, la dernière chose à vérifier sur les sabots, ce sont les abcès : il s’agit de la principale cause de boiterie chez les chevaux et une des premières choses à vérifier s’il n’y a pas d’atteintes sur le membre. En général le pied souffrant d’un abcès est plus chaud que les autres.
Soulager le cheval boiteux
Une boiterie peut parfois être longue à diagnostiquer et à soigner, il est donc important de soulager le cheval en attendant de mettre en place un traitement plus spécifique si nécessaire.
Une inflammation est toujours synonyme de gêne et/ou de douleur pour le cheval. On cherchera donc à la réduire via différents traitements. La première chose à faire est de refroidir et masser le membre, principalement en le douchant, ou même en posant un torchon et de la glace. On peut ensuite utiliser de l’argile, appliqué en masque sur la zone gonflée. Autre possibilité, dans le cas d’un hématome, vous pouvez utiliser de l’arnica, ou même poser un cataplasme de consoude.
Si vous ne repérez rien de visible (pas d’atteintes, pas de gonflements, …) cela peut provenir d’une douleur musculaire ou tendineuse, vous pouvez alors masser la zone qui vous semble suspecte avec du SyntholKiné ou du KETUM Gel, ou si vous avez, un produit du type Tendonil (produit spécifiquement destiné aux chevaux), en vérifiant bien sur sur des petites zones que cela ne provoque de réactions indésirables chez votre cheval.
Sur ordre d’un vétérinaire, vous pourrez également utiliser des anti-inflammatoires médicamenteux. Cependant, ce traitement doit être rigoureusement encadré par un vétérinaire afin d’éviter les administrations dangereuses et/ou inutiles.
Guérir la boiterie à la source
Guérir les signes extérieurs est une chose, mais pour réellement contrer une boiterie, il faut remonter à la source, opération parfois difficile !
Si vous avez précédemment repéré une atteinte de type plaie, il vous faudra appliquer les conseils donnés dans la première partie et de les associer aux méthodes permettant de soulager l’inflammation, le temps que cela se referme. Si la boiterie est trop importante, ou ne disparaît pas avec la réduction de l’inflammation, il est possible qu’un tendon ait été légèrement touché. Il vaut mieux, dans ce cas, faire appel au vétérinaire qui réalisera une échographie du membre.
Un hématome, une affection tendineuse ou musculaire légère pourra être traitée par les gels évoqués précédemment, et les signes disparaîtront rapidement.
Enfin, n’hésitez pas appeler votre ostéopathe qui aidera dans biens des cas, soit en aidant votre cheval à récupérer de sa boiterie, parfois cause de dissymétries, soit en remettant le membre en place, guérissant ainsi la boiterie, s’il s’agit d’un faux mouvement par exemple.
Dans tous les cas, n’oubliez pas qu’une boiterie qui dure ou qui semble réellement importante, de même qu’une plaie trop ouverte et/ou infectée, devra faire l’objet d’une visite vétérinaire, qui permettra d’entamer un traitement adapté.
Vétérinaire de métier, j'adore décrypter et expliquer les maladies du cheval et ses conséquences, et partager les astuces pour entretenir au mieux son cheval.
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Commentaires publiés
2 commentaires.
Aoki, le 13/12/2015 à 16 h 28 min
Très bon article, merci beaucoup!
J’aimerais juste ajouter que le Synthol n’existe plus et qu’il n’y a pas d’équivalent. Dans le cas de cet article, on peut effectivement se rabattre sur du Ketum ou d’autre crème anti inflammatoire locales.
Lucare, le 26/12/2015 à 13 h 53 min
Merci pour cette info! Cela fait un moment que je n’en ai pas eu besoin, je ne savais pas que ça n’existait plus! Mais effectivement, le Kétum, par exemple, est un bonne alternative 🙂
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Aoki, le 13/12/2015 à 16 h 28 min
Très bon article, merci beaucoup!
J’aimerais juste ajouter que le Synthol n’existe plus et qu’il n’y a pas d’équivalent. Dans le cas de cet article, on peut effectivement se rabattre sur du Ketum ou d’autre crème anti inflammatoire locales.
Lucare, le 26/12/2015 à 13 h 53 min
Merci pour cette info! Cela fait un moment que je n’en ai pas eu besoin, je ne savais pas que ça n’existait plus! Mais effectivement, le Kétum, par exemple, est un bonne alternative 🙂