Si certains ne cessent de vanter leurs mérites et ne peuvent plus s’en passer, d’autres les ont totalement bannis de leur équitation et voient en eux un véritable instrument de torture. Je parle bien sûr des enrênements.
Personnellement je me situe entre les deux types de personnes évoquées ci-dessus : s’il est vrai que j’évite le plus possible d’avoir recours à des enrênements et ne les apprécie pas spécialement, je reconnais qu’ils peuvent être très utiles dans certaines situations.
Aujourd’hui je voulais partager avec vous ma vison sur l’utilité des enrênements.
Quel est le but d’un enrênement ?
Quel qu’il soit, un enrênement a globalement le même objectif : celui de corriger une mauvaise habitude du cheval pour le muscler « dans le bon sens ».
En effet, un cheval qui creuse le dos et qui a le bout du nez en l’air à longueur de temps ne sera pas correctement musclé et cela pourrait à terme être très néfaste pour lui : problèmes dorsaux suite à un dos trop peu musclé et qui a du mal à supporter le poids du cavalier, mauvaise utilisation du balancier naturel du cheval (son encolure), problèmes de vertèbres suite à une encolure systématiquement renversée… Les dégâts à long terme peuvent être nombreux et voilà pourquoi en France on travaille plutôt dans l’optique « bas et rond » (à ne surtout pas confondre avec le Rollkür, qui est en une pratique extrême, et tout aussi néfaste pour le cheval).
Un cheval bas et rond, c’est donc un cheval qui pousse ses postérieurs sous la masse, qui tend son dos, qui a une encolure arrondie et un chanfrein légèrement en-deçà de la verticale.
Les enrênements peuvent permettre d’atteindre cette attitude de travail, et c’est pour cela qu’ils sont si adulés.
Comment régler un enrênement ?
Un enrênement en soit c’est pas non plus un instrument de torture comme certains le crient haut et fort. En fait, tout dépend de son réglage et du niveau de travail du dressage.
Pour faire simple : plus l’enrênement sera réglé serré et plus le cheval sera contraint au lieu d’être guidé. Or c’est là que le bât blesse : normalement un enrênement n’est en aucun cas une contrainte, les 3/4 du temps il ne doit même pas être senti par le cheval. L’enrênement n’est là que pour limiter ses possibilités d’action, par exemple l’empêcher de jeter sa tête complètement en arrière. Mais lorsque le cheval est sensiblement dans une bonne attitude, il ne devrait en aucun cas être gêné.
Autre chose importante : l’attitude de travail idéale est éprouvante pour le cheval, surtout s’il n’est pas musclé (ou pas musclé correctement). Travailler avec un enrênement ajusté (sans parler d’un enrênement trop serré) sur un jeune cheval ou un cheval peu travaillé peut être très néfaste pour lui : il va se raidir et forcer ses muscles… Dans le meilleur des cas cela pourra conduire à des courbatures (pas très agréable pour lui !), mais cela pourra aussi entraîner des problèmes musculaires ou osseux.
Sans oublier que le principe même d’un cheval en place, c’est d’avoir un cheval décontracté. Or, comment est-il possible d’obtenir une véritable décontraction avec un engin qui le contraint dans une position non naturelle ?
Laissez-le respirer. Laissez-le bouger. Utilisez les enrênements avec parcimonie, en gardant bien en tête que l’objectif final est de s’en passer ! Votre cheval ne pourra que vous en remercier…
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De mon point de vue, il y a trois principaux cas qui justifient le recours aux enrênements :
Le jeune cheval
Sur un jeune cheval, je déconseille fortement l’utilisation d’enrênements (le pauvre doit déjà apprendre à se mouvoir aux trois allures et à exécuter diverses figures avec un poids sur le dos, ne lui en demandons pas trop). A une exception près : le travail à la longe !
De manière ponctuelle, lorsque le cheval est bien débourré et commence à attaquer le travail « sérieux », qu’il tourne correctement aux trois allures en longe, vous pouvez lui mettre un enrênement pour les séances de longe. Réglé assez lâche afin de ne pas contraindre le cheval et risquer de lui faire peur ou de le blesser, il sera là uniquement pour l’éviter de trop « sortir du cadre » et de le guider vers une meilleure attitude. Personnellement j’aime bien les élastiques, mais d’autres enrênements peuvent également convenir !
Les séances avec enrênements doivent être très courtes et peu fréquentes, surtout au début. Je conseille également de détendre le cheval sans les enrênement afin qu’il puisse « lâcher son jus » en toute liberté et ne pas se blesser ou se sentir coincé ensuite.
Le cheval musclé à l’envers ou peu musclé
Autre cas intéressant : le cheval déjà dressé mais musclé à l’envers ou peu musclé, par exemple un cheval jamais travaillé dans le bon sens ou encore un cheval qui recommence à bosser après plusieurs mois d’inactivité.
Comme pour le jeune cheval, je conseille de commencer tranquillement par quelques séances enrênées en longe pour commencer à le muscler un peu (notamment sa ligne du dessus). Lorsque les muscles commenceront à faire leur apparition, vous pourrez si vous le souhaitez monter de manière ponctuelle, sans toutefois que cela ne devienne systématique.
A force de temps et de travail, votre cheval se transformera en un véritable athlète !
Cas particulier : le cheval de débutant
Le cheval de débutant est pour moi un cas à part… Il suffit de vous promener dans divers centres équestres et de regarder les reprises des petits niveaux pour comprendre : les chevaux ont tous le bout du nez en l’air, le dos pas tendu. Certains ont même le dos creusé, l’encolure renversée et n’engagent pas d’un chouilla ! Voilà qui est très dommageable pour le cheval.
Certains clubs pensent avoir trouvé la parade en affublant à tous leurs équidés des gogues fixes (j’ose espérer qu’ils sont réglés par les moniteurs ou autres personnes compétentes, et non par les débutants qui n’ont certainement aucune idée de ce dont il s’agit). Je ne suis personnellement pas convaincue par cette idée… Certes le gogue (ou n’importe quel enrênement d’ailleurs) va limiter l’ouverture de la tête du cheval, il ne pourra en aucun cas lever fort la tête et renverser son encolure : c’est déjà pas mal ! Mais est-ce suffisant ?
Pas sûre… Au final, un cheval dans une bonne attitude de travail ce n’est pas un cheval avec « l’encolure arrondie » comme je l’entends trop souvent… C’est avant tout un cheval qui se propulse depuis son arrière-main et qui tend sa ligne du dessus. Le gogue utilisé en reprise n’aura aucun impact dessus, il se contentera de limiter l’angle d’ouverture. Avec un peu de chance il évitera au cheval de trop creuser son dos, mais il ne le tendra pas pour autant.
Que faire alors ? Loin de moi l’idée de jeter la pierre aux débutants, nous avons tous commencés un jour. La seule solution que je vois est de faire en sorte que le cheval alterne entre des cours débutants et des cours confirmés, ou bien qu’il soit en parallèle monté par les moniteurs. De la sorte, il prendra l’habitude de se mettre dans une bonne attitude de lui-même et économisera son dos, trop souvent maltraité par les fesses rebondissantes des cavaliers.
Pour résumer
• Non, les enrênements ne sont pas des instruments de torture. Oui, ils peuvent être utiles dans certains cas et aider le cheval.
• L’enrênement ne doit jamais être trop serré au risque de figer le cheval dans une attitude unique : votre monture doit pouvoir s’exprimer !
• Mieux vaut privilégier de courtes séances en longe plutôt que de grosses séances montées, surtout avec les jeunes chevaux et les chevaux peu ou pas musclés.
• Ne vous focalisez pas sur « l’arrondi de l’encolure » : la bonne attitude vient de derrière ! Mieux vaut un cheval avec la tête un peu haute mais le dos tendu, plutôt qu’un cheval avec l’encolure arrondie mais avec les postérieurs à la traine et le dos creux.
• L’enrênement, quel qu’il soit, doit être utilisé de manière ponctuelle et avoir toujours comme objectif de pouvoir s’en passer à terme.
Cavalière depuis toujours, je suis l'heureuse propriétaire de 2 juments exceptionnelles : Joye et Heaven ! En parallèle à Cheval Partage, je travaille en tant que rédactrice et conceptrice de sites Internet freelance.
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Commentaires publiés
6 commentaires.
Eejil, le 07/06/2014 à 17 h 04 min
Tu ne m’as pas convaincue. Pour moi tout ça peut être obtenu sans enrênement et sans la contrainte physique qu’il impose (même si elle n’est pas continue, même si elle ne s’exerce que quand le cheval sort d’un cadre assez large, même si c’est commandé par le cavalier – tiens, tu n’as pas vraiment parlé de la différence entre un enrênement commandé ou non).
Je préfère passer par des codes appris par le cheval (pour lui demander d’engager, pour plier la nuque -latéralement également ce qu’un enrênement ne sait pas faire à ma connaissance – monter/descendre la tête…) et par sa compréhension et son acceptation de ce qu’on lui demande. Les cessions de mâchoires sont notamment salutaires mais peu de chevaux ont été éduqués à en donner…
Et passer par tous les exos qui font que le cheval se sentira plus à l’aise si il les fait dans la bonne attitude (transitions et changements de direction rapprochés…). Au début le cheval a besoin d’être guidé vers cette attitude (d’où les codes), ensuite il la prend naturellement pour se faciliter la tâche et au fil du temps il la tient de plus en plus longtemps… et pas besoin d’artifices pour ça ^^
D’ailleurs dans le cas des débutants, si le moniteur a établi des codes avec ses chevaux, à la longe ou en liberté, il pourra leur demander d’engager et de s’arrondir par un simple contact visuel ou vocal (visuel perturbe sûrement moins le cours lol).
Je suis d’accord avec tout ton commentaire et du coup je ne le comprends pas trop car j’ai l’impression que tu dis que j’ai l’avis contraire au tien et que je prône l’utilisation des enrênements. Or justement, je suis à titre personnel contre les enrênements et je trouve que très très très peu de cas justifient leur utilisation.
99% du temps je pense qu’ils peuvent être évités et qu’ils sont même plus néfastes qu’autre chose. Néanmoins je reconnais que dans certains cas ils peuvent être utiles car ils permettent notamment de gagner du temps (bon après moi je préfère mettre plus de temps et ne pas utiliser d’enrênement, mais je suis consciente que tout le monde ne peut pas se permettre ce luxe).
Bref du coup soit je n’ai vraiment pas compris ton commentaire soit c’est toi qui n’a pas compris mon article, je ne sais pas trop :p
Eejil, le 07/06/2014 à 20 h 07 min
Pour moi ça ne se justifie jamais. Y’a pas d’exception à avoir… 😉
Je vais te raconter une petite anecdote issue de mon expérience équestre : quand j’étais plus jeune et que je commençais à apprendre à mettre les chevaux en place, je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire ni comment l’obtenir. Pourtant je commençais à sortir en CCE et il était important que ma jument soit en place sur les carrés de dressage pour être sur le podium.
Je l’ai donc monté 2 séances de suite en rênes allemandes. Dès la première séance la jument était bien ronde et cadencée, un véritable régal à monter ! Une fois la jument dans une attitude de travail correcte, j’ai pu me concentrer sur ma position, sur mon ressenti. La première séance, je l’avoue, je me servais beaucoup des rênes allemandes, trop certainement (il faut bien apprendre !).
La seconde séance j’ai fait pareil, mais en les utilisant beaucoup moins, juste pour m’aider au niveau du ressenti et tout.
Ensuite je les ai enlevées et je n’ai plus eu besoin de les lui remettre : j’avais compris comment la jument fonctionnait et à partir de là j’étais quasi tout le temps sur le podium à l’issu du dressage. Je n’ai plus eu besoin des RA.
Un peu plus tard, j’ai récupéré une 4 ans qui sortait tout juste du débourrage. Après un an de travail sur le plat à la muscler et tout, j’ai commencé à vouloir approfondir son dressage et à la mettre en place pour la faire travailler dans une attitude plus correcte. J’ai mis les RA une fois en balade et une fois en carrière, en m’en servant très peu et sans jamais les tendre. La jument a très vite compris à quoi ça servait et je n’ai ensuite plus eu besoin de les utiliser. Bien sûr elle n’était pas tout le temps en place, loin de là, je manquais de niveau et de doigté pour bien réussir, mais les RA ont pallié mes petites faiblesses pour faire comprendre à la jument ce que j’attendais d’elle.
Bien sûr, on est d’accord, je n’aurai pas eu besoin de tous ces artifices si à l’époque j’avais eu le niveau et le doigté de faire comprendre à ces chevaux ce que j’attendais d’eux. Mais il faut bien apprendre ! Certains apprennent sur des chevaux parfaitement dressés, je n’ai pas eu cette chance. Et en une seule séance avec des RA j’ai appris beaucoup plus qu’en 10 séances sans enrênement car j’ai vraiment pu avoir le ressenti qu’il fallait.
Et même si aujourd’hui je suis persuadée que dans 99% des cas on peut se passer des enrênements et qu’ils sont bien trop souvent utilisés à mauvais escient, je suis bien contente de les avoir utilisé à l’époque. L’important étant toujours de le faire au bon moment (inutile de mettre un pessoa sur un cheval qui sort de 6 mois de pré et qui est totalement démusclé !) et toujours dans l’optique de s’en passer.
Lucare, le 12/06/2014 à 8 h 11 min
Je pense personnellement que ça vaut parfois le coup d’essayer! Avec mon cheval, on m’a conseillé des RA, j’en ai mis pendant quelques temps, en les utilisant assez lâches. Finalement, il s’est bien musclé à l’endroit, et ça c’est bien, mais une fois enlevées, plus rien du tout, retour à la case départ niveau attitude, ça ne lui avait pas apporté beaucoup ^^
En revanche, avec un autre cheval que j’ai monté, je suis passé par quelques séances en RA, en les utilisant de moins en moins, et quand je l’ai enlevé, il était vraiment extra!
Je pense que le mieux est de savoir s’en passer, mais comme kawelo, il faut bien apprendre et parfois, c’est très compliqué d’apprendre quelque chose que le cheval ne connait pas, ou inversement!
Harmegnies, le 11/05/2020 à 12 h 36 min
Personnellement, je trouve que certains enrênements peuvent être utiles à certains stades, pour passer certains cap. La dernière fois que j’ai utilisé des RA, c’était pour ma jument d’environ 9 ans qui, lors des débuts d’apprentissage des changements de pieds au galop (elle était déjà au 2 pistes, contre galop, piaffer… tout ça parfaitement bien en place et fluide) avait trouvé le truc de jeter son nez en l’air lors du changement et ainsi me prendre la main. Nous avons utilisé quelques fois les RA juste lors des changements. Elle a arrêté de faire ça et tout est rentré dans l’ordre.
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Eejil, le 07/06/2014 à 17 h 04 min
Tu ne m’as pas convaincue. Pour moi tout ça peut être obtenu sans enrênement et sans la contrainte physique qu’il impose (même si elle n’est pas continue, même si elle ne s’exerce que quand le cheval sort d’un cadre assez large, même si c’est commandé par le cavalier – tiens, tu n’as pas vraiment parlé de la différence entre un enrênement commandé ou non).
Je préfère passer par des codes appris par le cheval (pour lui demander d’engager, pour plier la nuque -latéralement également ce qu’un enrênement ne sait pas faire à ma connaissance – monter/descendre la tête…) et par sa compréhension et son acceptation de ce qu’on lui demande. Les cessions de mâchoires sont notamment salutaires mais peu de chevaux ont été éduqués à en donner…
Et passer par tous les exos qui font que le cheval se sentira plus à l’aise si il les fait dans la bonne attitude (transitions et changements de direction rapprochés…). Au début le cheval a besoin d’être guidé vers cette attitude (d’où les codes), ensuite il la prend naturellement pour se faciliter la tâche et au fil du temps il la tient de plus en plus longtemps… et pas besoin d’artifices pour ça ^^
D’ailleurs dans le cas des débutants, si le moniteur a établi des codes avec ses chevaux, à la longe ou en liberté, il pourra leur demander d’engager et de s’arrondir par un simple contact visuel ou vocal (visuel perturbe sûrement moins le cours lol).
kawelo, le 07/06/2014 à 19 h 45 min
Je suis d’accord avec tout ton commentaire et du coup je ne le comprends pas trop car j’ai l’impression que tu dis que j’ai l’avis contraire au tien et que je prône l’utilisation des enrênements. Or justement, je suis à titre personnel contre les enrênements et je trouve que très très très peu de cas justifient leur utilisation.
99% du temps je pense qu’ils peuvent être évités et qu’ils sont même plus néfastes qu’autre chose. Néanmoins je reconnais que dans certains cas ils peuvent être utiles car ils permettent notamment de gagner du temps (bon après moi je préfère mettre plus de temps et ne pas utiliser d’enrênement, mais je suis consciente que tout le monde ne peut pas se permettre ce luxe).
Bref du coup soit je n’ai vraiment pas compris ton commentaire soit c’est toi qui n’a pas compris mon article, je ne sais pas trop :p
Eejil, le 07/06/2014 à 20 h 07 min
Pour moi ça ne se justifie jamais. Y’a pas d’exception à avoir… 😉
kawelo, le 07/06/2014 à 20 h 58 min
Je vais te raconter une petite anecdote issue de mon expérience équestre : quand j’étais plus jeune et que je commençais à apprendre à mettre les chevaux en place, je ne savais pas vraiment ce que ça voulait dire ni comment l’obtenir. Pourtant je commençais à sortir en CCE et il était important que ma jument soit en place sur les carrés de dressage pour être sur le podium.
Je l’ai donc monté 2 séances de suite en rênes allemandes. Dès la première séance la jument était bien ronde et cadencée, un véritable régal à monter ! Une fois la jument dans une attitude de travail correcte, j’ai pu me concentrer sur ma position, sur mon ressenti. La première séance, je l’avoue, je me servais beaucoup des rênes allemandes, trop certainement (il faut bien apprendre !).
La seconde séance j’ai fait pareil, mais en les utilisant beaucoup moins, juste pour m’aider au niveau du ressenti et tout.
Ensuite je les ai enlevées et je n’ai plus eu besoin de les lui remettre : j’avais compris comment la jument fonctionnait et à partir de là j’étais quasi tout le temps sur le podium à l’issu du dressage. Je n’ai plus eu besoin des RA.
Un peu plus tard, j’ai récupéré une 4 ans qui sortait tout juste du débourrage. Après un an de travail sur le plat à la muscler et tout, j’ai commencé à vouloir approfondir son dressage et à la mettre en place pour la faire travailler dans une attitude plus correcte. J’ai mis les RA une fois en balade et une fois en carrière, en m’en servant très peu et sans jamais les tendre. La jument a très vite compris à quoi ça servait et je n’ai ensuite plus eu besoin de les utiliser. Bien sûr elle n’était pas tout le temps en place, loin de là, je manquais de niveau et de doigté pour bien réussir, mais les RA ont pallié mes petites faiblesses pour faire comprendre à la jument ce que j’attendais d’elle.
Bien sûr, on est d’accord, je n’aurai pas eu besoin de tous ces artifices si à l’époque j’avais eu le niveau et le doigté de faire comprendre à ces chevaux ce que j’attendais d’eux. Mais il faut bien apprendre ! Certains apprennent sur des chevaux parfaitement dressés, je n’ai pas eu cette chance. Et en une seule séance avec des RA j’ai appris beaucoup plus qu’en 10 séances sans enrênement car j’ai vraiment pu avoir le ressenti qu’il fallait.
Et même si aujourd’hui je suis persuadée que dans 99% des cas on peut se passer des enrênements et qu’ils sont bien trop souvent utilisés à mauvais escient, je suis bien contente de les avoir utilisé à l’époque. L’important étant toujours de le faire au bon moment (inutile de mettre un pessoa sur un cheval qui sort de 6 mois de pré et qui est totalement démusclé !) et toujours dans l’optique de s’en passer.
Lucare, le 12/06/2014 à 8 h 11 min
Je pense personnellement que ça vaut parfois le coup d’essayer! Avec mon cheval, on m’a conseillé des RA, j’en ai mis pendant quelques temps, en les utilisant assez lâches. Finalement, il s’est bien musclé à l’endroit, et ça c’est bien, mais une fois enlevées, plus rien du tout, retour à la case départ niveau attitude, ça ne lui avait pas apporté beaucoup ^^
En revanche, avec un autre cheval que j’ai monté, je suis passé par quelques séances en RA, en les utilisant de moins en moins, et quand je l’ai enlevé, il était vraiment extra!
Je pense que le mieux est de savoir s’en passer, mais comme kawelo, il faut bien apprendre et parfois, c’est très compliqué d’apprendre quelque chose que le cheval ne connait pas, ou inversement!
Harmegnies, le 11/05/2020 à 12 h 36 min
Personnellement, je trouve que certains enrênements peuvent être utiles à certains stades, pour passer certains cap. La dernière fois que j’ai utilisé des RA, c’était pour ma jument d’environ 9 ans qui, lors des débuts d’apprentissage des changements de pieds au galop (elle était déjà au 2 pistes, contre galop, piaffer… tout ça parfaitement bien en place et fluide) avait trouvé le truc de jeter son nez en l’air lors du changement et ainsi me prendre la main. Nous avons utilisé quelques fois les RA juste lors des changements. Elle a arrêté de faire ça et tout est rentré dans l’ordre.