Publié le 03/11/2018
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Catégorie : Réflexions équestres

Réflexions équestres [Réflexion] Antispécisme et équitation

Le bien-être des animaux devient une préoccupation sociétale. La loi ne reconnait plus les animaux comme des objets mais comme des êtres vivants et sensibles et l’on croise de plus en plus de personnes qui refusent de consommer de produit d’origine animale. Mais que devient l’équitation dans l’histoire ?

Qu’est ce que le spécisme et l’antispécime ?

La définition du spécisme est un idéologie qui prononce une hiérarchie entre les espèces. Il y aurait notamment une supériorité de l’être humain sur les animaux. C’est pour cela que l’on mange les animaux et qu’on les « domine » car nous sommes supérieur à eux.

Le spécisme voit notamment ses limites quand on voit les différences de traitement et de considération entre un chien (animal de compagnie) et une vache (animal d’élevage destiné à la consommation).

Avec la montée des prises de conscience pour le bien-être des animaux, l’antispécisme est donc apparue. Si ce mouvement existe depuis les années 70, il n’a jamais autant pris d’ampleur.

L’antispécisme ne reconnait pas une quelconque supériorité entre les humains et les animaux.

bien-être

Si un antispéciste n’est pas forcément végétarien ou vegan, il ne s’agit que d’une idéologie (comme un spécisme ne frappe pas systématiquement son chien par dominance), en pratique il est difficile de proclamer que la vie animale est égale à celle de l’homme en mangeant un steak saignant.

Et l’équitation dans tout ça ?

En considérant que la vie d’un animal est égale à celle de l’homme, avons nous encore le droit d’avoir des chiens d’aveugle, des chiens sauveteurs et (ce qui nous intéresse ici) de monter à cheval ?

Tous les antispécistes ne sont pas contre l’utilisation des animaux quand ils sont un vrai plus pour l’humain.

Qui préférerait voir son enfant enseveli suite à une avalanche et ne pas appeler un chien secouriste pour le sauver car utiliser un chien dans ce but, c’est de la maltraitance ? Certains en arrivent à cette conclusion. La vie de l’humain n’est pas supérieure et un animal ne doit en aucun cas venir en l’aide à l’homme car c’est le dominer.

L’activité et le respect

Quand l’utilisation des animaux pour aider l’homme est déjà problématique, quand est il de l’équitation ? 

On oblige un cheval à nous porter, à faire des exercices de manège, sauter, dresser, avoir un mors dans la bouche, etc. Autant dire que le mot maltraitance n’est pas loin.

Ce n’est effectivement pas dans la nature du cheval de nous porter, il est très réducteur – et même blessant pour les cavaliers – d’être mis dans le même sac que des personnes qui maltraitent ou torturent des animaux par plaisir malsain. Je peux comprendre que, de l’extérieur, voir un cheval sauter 1m30 pendant un parcours d’une minute ou voir un cheval exécuter un piaffer, cela ne semble pas très naturel. Ajoutons à ça des enrênements et des éperons, cela donne l’impression d’avoir la panoplie parfaite de la soumission.

MAIS il serait complètement réducteur d’oser penser que les cavaliers de CSO et dressage maltraitent leur cheval par plaisir égoïste. On peut revenir au débat entre ceux qui aiment l’équitation et ceux qui aiment les chevaux – je vous incite à (re)lire l’article de Claire à ce sujet : Apprendre à aimer les chevaux.

Je pense que l’on peut aimer et respecter son cheval, tout en se faisant plaisir sur des parcours de saut, de cross ou des carrés de dressage. Du moment que l’intégrité du cheval n’est pas engagée, que le cheval montre un vrai plaisir dans sa discipline, est-ce mieux de le priver de ces séances de travail ?

Des attentions de plus en plus nombreuses

N’en déplaise aux extrêmes de la protection des animaux, les chevaux sont peut-être les animaux de compagnie qui reçoivent le plus de soins et d’attention de la part des cavaliers. Je ne parle pas du pansage, caresses et friandises données quotidiennement mais bien à des prestations précises et ciblées pour améliorer les performances sportives mais aussi le bien-être de l’animal.

Si les propriétaires de l’ancienne génération se contentaient des traditionnels soins vétérinaires, maréchaux et dentistes, la nouvelle génération s’intéresse au bien-être du cheval sur un autre plan. Séance de shiatsu, ostéopathie équine, détente musculaire par les algues… Tant de soins ont vu le jour pour le bien-être de nos équidés.

Il est évident qu’un cheval bien dans ses sabots aura de meilleurs résultats, pourra nous porter plus longtemps. Il y a aussi une réelle prise de conscience de l’importance du bien-être de l’animal et de s’assurer que ce dernier profite des soins en conséquence. Pas simplement pour nous porter mais parce que le cavalier aimant son cheval veut qu’il aille bien. Le moindre signe de douleur ou d’inconfort étant pris au sérieux et non plus ignoré.

À la recherche de la pension idéale

Afin d’assurer un bien-être et un retour à ses besoins fondamentaux, de plus en plus de propriétaires cherchent des pensions en pâture à l’année ou des paddock paradise. Les traditionnels boxes ne sont plus forcément le type de pension le plus recherché. Si certains cavaliers continent à préférer le box pour des raisons pratiques, la majorité des cavaliers cherchent des sorties en extérieur quotidiennes, que ça soit en pâture ou en paddock.

La prise de conscience des besoins fondamentaux du cheval (manger, boire, se déplacer) est un critère de recherche de beaucoup de cavaliers. Et tant mieux, si parfois il n’est pas possible dans certaines régions de trouver des pensions extérieures H24, cette envie de retour aux besoins des chevaux n’en est que bénéfique pour son bien-être.

À mes yeux, le bien être du cheval et l’équitation ne sont pas forcément deux choses incompatibles à partir du moment où le cavalier écoute sa monture, où ils forment réellement ensemble un couple.

Amoureuse des chevaux depuis mon enfance, je suis devenue cavalière durant mon adolescence. Actuellement, propriétaire mon cheval, je cherche sans cesse à améliorer son quotidien et à toujours aller plus loin dans ma compréhension de l'animal. Quand je ne suis pas aux écuries, je suis assistante commerciale dans la grande distribution.

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Commentaires publiés

2 commentaires.

  • Bonjour,

    Je m’appelle leah et je suis une « vieille » cavalière. Je suis actuellement proprio d’un espagnol de 13 ans. J’aime beaucoup votre site et blog et j’adhere à la plupart de vos idées. J’avais lu un article sur les chevaux de club et pourquoi la formule club devient de plus en plus non conforme aux idées des amoureux des chevaux. Trop d’exploitation de l’animal. Cependant, je tiens à faire part de mon expérience pour qu’enfin soit pris en et véritablement « l’être cheval » et non plus « l’espèce cheval ». Comme toutes les proprios, j’avais lu des tas d’articles et bien sur j’étais pour le pré H24. Erreur monumentale ! Comme beaucoup d’autres, j’ai mis 6 mois (dont 2 de confinement) pour me rendre compte que Doudou était bien mieux dans sa maison qu’au pré. Je résume : 3 fois, il pête les clôtures, alors qu’auparavant, il respectait, une longe par terre. Il développe une DERE jamais vue et me fait une dermatophilose au niveau des pâturons. pourtant, tous les soins étaient exécutés correctement. Je le change d’écurie où désormais, il a son box ; les crins repoussent, l’oeil est vif et il n’a jamais défoncé aucune clôture. Même problème avec l’éthologie. Ancien des corridas, Loulou n’est pas toujours évident. Qu’à cela ne tienne, je le mets dans une écurie spéciale éthologie et au pré. Catastrophique que cela soit au niveau de l’environnement ou au niveau d’appréhender le problème. A pied, il me prenait régulièrement la main. Travaillé par des pros pendant 6 mois : aucun résultat. Il piégeait tout le monde, dès qu’il pouvait. 3 mois de caveçon (très raisonnable) et on n’en parle plus !
    Voilà, c’était juste mon témoignage. Il n’existe pas de remèdes miracles et chaque cheval est une « entité » à part entière à prendre selon son caractère. Le mien rigole avec les humains et il a bien raison. Ceci dit, c’est un amour à la monte !

    Bonne année 2021 à tout le monde

  • Bonjour,
    Je tenais à répondre à votre article car il fait partie des premières propositions que j’aperçois en tapant « antispécisme équitation » dans un moteur de recherche, et que je dois vous avouer que je suis plutôt agacé de lire de quelle manière le sujet est ici « abordé » pour tout simplement mieux l’éluder et ainsi justifier votre activité équestre sans culpabilité à une époque où, comme vous le dites, il devient difficile d’ignorer les questions antispécistes.

    Commençons par préciser qu’il serait réducteur de parler d’un simple « mouvement » et qu’il n’est pas « apparu » en 1970. L’antispécisme est une prise de position, un mode de vie ou un militantisme (tout dépendra de la personne et du contexte) qui se « formalise » en Occident autour des années 1970, mais existait déjà bien avant sous des formes ou approches différentes (qui n’étaient pas qualifiées « d’antispécismes ») au travers des siècles, des régions et des cultures. Si les occidentaux sont aujourd’hui d’avantage familiarisés avec les questionnements autour de la consommation (le veganisme etc), le refus de l’exploitation des animaux non-humains par les animaux humains est un sujet bien plus vaste qui gagne en pertinence et en intérêt au travers du globe (Brésil, Afrique, Asie,…) de par sa convergence avec les questionnements écologistes et son aspect symbolique primordial dans la lutte contre toutes les exploitations (Il s’agit donc de réfléchir de manière globale à ce qui donnerait le droit à un animal humain de s’approprier l’existence d’un autre, humain ou non-humain, ou de tirer des bénéfices à ses dépends).

    « Si un antispéciste n’est pas forcément végétarien ou vegan, il ne s’agit que d’une idéologie (comme un spécisme ne frappe pas systématiquement son chien par dominance), en pratique il est difficile de proclamer que la vie animale est égale à celle de l’homme en mangeant un steak saignant. »
    – Bien que je ne sois pas sur d’avoir réellement compris le sens et la tournure de cette phrase, j’avais envie de souligner que l’utilisation du terme « égale » est maladroite. Une personne antispéciste ne proclamera pas que la vie animale est égale à celle de l’humain (ou il doit, bien sûr, y’en avoir, mais tout le monde n’est pas toujours habilité à correctement représenter ses opinions. De plus, il est possible d’avoir des opinions tout à fait louables, pour de « mauvaises » raisons, ou du moins, des raisons bancales), il faudrait d’abord définir ce qui signifie « égal » dans ce contexte. Toute vie est différente, inégale, d’autant plus entre deux espèces différentes qui n’ont pas les mêmes anatomies, fonctionnement biologiques, besoins, communications, etc… Il est donc important de rappeler que l’argumentaire antispéciste ne prétend pas à « l’égalité universelle » qui serait tout à fait illusoire. Mais le fait que deux êtres ne soient pas semblables, n’aient pas les mêmes avantages, langages ou cultures, ne signifie en aucun cas que l’un devrait avoir du pouvoir sur l’autre, et certainement pas au point de disposer de la vie de l’autre. Autrement, c’est là le point de départ de l’Eugénisme, et l’histoire nous a bien montré où tout cela se dirige.
    Bref, à part ça, c’est sûr qu’il est difficile (ou du moins hautement incohérent et hypocrite) de parler d’égalité en mangeant en steak saignant (si l’on a la capacité de se nourrir d’autre chose, bien entendu. Ce qui est très généralement le cas, ‘faut pas déconner.) ou en se baladant sur le dos d’un autre animal pour la simple satisfaction de nos petites envies.

    « Tous les antispécistes ne sont pas contre l’utilisation des animaux quand ils sont un vrai plus pour l’humain. »
    – Une fois de plus, qu’est ce que signifie cette première phrase?! On nous apprends que « tous les anitspécistes ne sont pas… », il aurait été intéressant d’étayer cette affirmation par des sources, des arguments, des témoignages ou études. Qu’est ce que signifie « un vrai plus pour l’humain »?! Quelque chose qui lui est vraiment très pratiques? Quelque chose dont dépend sa survie? Quelque chose dont il ne peut « naturellement » pas se passer…

    « Qui préférerait voir son enfant enseveli suite à une avalanche et ne pas appeler un chien secouriste pour le sauver car utiliser un chien dans ce but, c’est de la maltraitance ? »
    – Non, ce que vous mentionnez là est une situation de vie ou de mort où la seule solution que vous nous présentiez est « de faire appel à un chien secouriste ». Soit. Admettons que c’était la seule solution possible; Premièrement, c’est argument est un « appel à l’émotion » flagrant, vous nous parlez de gosses ensevelis pour nous souligner l’absurdité d’un dilemme qui n’existe pas vraiment. Bien qu’il y ait de toute évidence des débats autour de la domestication des chiens dans le paradigme antispéciste, tout dépend de ce qui est demandé au chien, de quelle manière celui-ci est traité, vient-il d’un élevage, etc. Le sauveteur ne débarquera pas pour sauver votre gosse à dos de chien, rennes dans la bouche. On pourrait d’avantage creuser ce débat intéressant mais de toute évidence, on est, dans ce cas-ci, bien plus proche de ce que vous nommerez par après « interdépendance ». Le chien est un animal purement domestiqué, qui n’existerait pas en tant que tel sans l’être humain. Arrêtons de les faire se reproduire dans des élevages, prenons soin de ceux déjà nés et qu’il est possible de sauver, en leur offrant une vie digne et respectueuse.

    « Certains extrêmes en arrivent pourtant à cette conclusion. La vie de l’humain n’est pas supérieure et un animal ne doit en aucun cas venir en l’aide à l’homme car c’est le dominer. »
    – Déso’ mais je trouve l’usage du mot « extrêmes » est « extrêmement » flou et démago. Qui pose le statu quo qui défini ce qui est extrême ou non? La personne qui écrit un article à charge pour justifier que « l’équitation c’est pas vraiment spéciste »?? En tout cas, si cette entité imaginaire « d’extrêmistes » existe, je ne suis pas sûr qu’iels diraient que de venir en aide à l’humain fasse de l’animal un être systématiquement dominé. Une fois de plus, il va falloir renseigner et affiner un peu le propos. Est ce que l’animal est obligé par un être humain à accomplir cette tâche? Souffre-t’il? En a-t’il potentiellement envie? A-t’il été élevé dans cet unique but?…

    « Quand l’utilisation des animaux pour aider l’homme est déjà problématique, quant est il de l’équitation ? On oblige un cheval à nous porter, à faire des exercices de manège, sauter, dresser, avoir un mors dans la bouche, etc. Autant dire que le mot maltraitance n’est pas loin. »
    – Ca c’est sûr! Autant dire que malgré votre euphémisme, je dirais que le mot « exploitation » est, quant à lui, vraiment très proche. Je pense que suivant les intérêts de la personne humaine pour l’équitation, admettre le terme précis de « maltraitance » pourra être soumis à pas mal de mauvaise foie. Mais, que le cheval souffre ou non des rennes métaliques que vous lui tirez dans la bouche, des petits coups de cravaches, de talons, des exercices imposés, etc… ce qui est certain, c’est qu’il y a bien exploitation, et c’est ce que tout antispéciste cohérent.e reprochera à votre activité équestre. L’utilisation du terme « maltraitance » ne me paraît d’ailleurs pas anodin, puisque toutes les campagnes de « Greenwashing » et justifications de l’équitation nous parleront volontiers « d’équitation respectueuse », « sans maltraitance », « sans renne »,… des conditions vagues qui visent avant tout à ne pas remettre en question l’activité en tant que telle et les humain.es qui en bénéficient. (Quelle triste et cynique époque, où les zoos sont désormais qualifiés de « réserve » ou de « sanctuaire »…)

    « Ce n’est effectivement pas dans la nature du cheval de nous porter, il est très réducteur – et même blessant pour les cavaliers – d’être mis dans le même sac que des personnes qui maltraitent ou torturent des animaux par plaisir malsain. Je peux comprendre que de l’extérieur, voir un cheval sauter 1m30 pendant un parcours d’une minute ou voir un cheval exécuter un piaffer, cela ne semble pas très naturel. Ajoutons à ça des enrênements et des éperons, cela donne l’impression d’avoir la panoplie parfaite de la soumission.
    – Drôle d’enchaînement de phrases. C’est p’t’être juste une erreur de formulation mais bref, La question n’est pas de dire que les cavalier.es sont similaires à des personnes torturant les animaux par plaisir malsain, parce qu’iels immposent aux chevaux de les porter. De fait, l’équitation consiste à imposer des choses à l’animal (qu’on prétend pourtant généralement aimer) pour notre propre plaisir et par recherche de sensation de contacts exaltants avec cet être si majestueux, en dépit de ce dont l’animal aurait envie ou besoin, avec des niveaux de maltraitances variables selon les personnes, contextes et, surtout, selon notre conception (hautement malléable) de ce qu’on qualifie de « maltraitance » (Dissonance Cognitive, l’un des principes fondamentaux de notre culture spéciste). En fait, que ce soit conscient ou non, qu’on ait l’intention de faire du mal à l’animal ou que l’on espère qu’il kiffe autant que nous, ça n’a aucune importance, ça ne change absolument rien au fait que le cheval soit exploité et potentiellement maltraité à des degrés différents.
    Le problème avec votre argumentation, c’est que c’est exactement la même que nous pondrait un.e éleveur.euse pour justifier son activité en prétextant qu’elle ne fait pas naître les petits cochons pour ensuite les tuer par simple plaisir malsain. On nous parlera de « relation avec l’animal », « d’interdépendance » et tout le tintouin (si si, j’vous jure, 13 ans de Veganisme, j’en ai lu et entendu des argumentaires spécistes tout pétés pour se justifier en Novlangue. Bienvenue au 21e siècle, Exploitation=Amour, Tuer=Faire naître,… Merci Jocelyn Porcher…)

    « Je pense que l’on peut aimer et respecter son cheval, tout en se faisant plaisir sur des parcours de saut, de cross ou des carrés de dressage. Du moment que l’intégrité du cheval n’est pas engagée, que le cheval montre un vrai plaisir dans sa discipline, est ce mieux de le priver de ces séances de travail ? »
    – Je pense que l’on peut aimer quelqu’un.e et lui faire beaucoup de mal sans s’en rendre compte ou sans vouloir le voir.
    A quel moment l’intégrité du cheval n’est elle pas engagée, si celui-ci a été mis au monde dans le but de se faire monter dessus par des humains lors des quelques moment où on le libère de son boxe (fermé, rappelons-le à toute personne voulant nous faire penser que le cheval vie là de son plein gré, par plaisir…) au lieu de pouvoir, à sa guise vivre avec les siens, en liberté, à cavaler dans les directions qu’il a choisit, sans personne sur le dos? En fait, ce paragraphe, comme de nombreux autres de ce texte, est ce que l’on appel un sophisme. Les phrases sont tournées de telles manières que la réponse nous est systématiquement induite pour mener à la conclusion souhaitée. Le cheval peut montrer du plaisir (encore faut-il être sûr qu’on l’interprète correctement et non pas pour se conforter) vis à vis de ses séances de travail, mais s’il s’agit des uniques (ou principaux) moments de dépense physique auxquels ce-dernier a accès, ça ne parait pas très étonnant et ça ne signifie pas que c’est bon pour lui ou que c’est ce qu’on peut lui offrir de mieux. On retrouve les mêmes argumentaires vis à vis des parcs aquatiques et spectacles d’orques, dauphins, phoques, etc…on sait pourtant aujourd’hui que ces activités ne sont absolument pas défendables. Je ne laisserai jamais l’exploiteur m’expliquer pourquoi l’exploité a toutes les raisons de l’être et pourquoi il aime certainement ça. Particulièrement lorsque l’exploité ne peux pas exprimer son ressentis dans le même langage que le nôtre.

    Bon, pour le paragraphe suivant, j’avoue que je trouve l’argumentaire tellement tordu que je ne sais pas par quoi commencer. Donc tanpis, restons sur votre constat: « Si il a l’habitude parce qu’on lui fait ça depuis longtemps, ce serait cruel d’arrêter, ça va le perturber ». Je suis bien conscient que des chevaux, habitués aux manèges et aux courses tout leur vie, peuvent réclamer qu’on les montes ou montrer des signes de dépression quand ce n’est pas le cas. Mais est-ce que je dois vraiment expliquer pourquoi ça ne justifie en rien la perpétuation de cette activité?!…

    « Si les propriétaires de l’ancienne génération se contentaient des traditionnels soins vétérinaires, maréchaux et dentistes, la nouvelle génération s’intéresse au bien-être du cheval sur un autre plan. Séance de shiatsu, ostéopathie équine, détente musculaire par les algues… Tant de soins ont vu le jour pour le bien-être de nos équidés. Les cavaliers n’ont jamais été autant au petit soin pour profiter de 60 minutes sur le dos de leur monture. »
    – Je ne m’attarderai pas sur le caractère pseudo-scientifique et mercantile du Shiatsu,de l’Ostéopathie ou de cette pratique avec des algues dont vous parlez (dont, là, j’dois avouer que je n’en connais pas grand chose). Que des personnes se trouvent de nouveaux secteurs d’activités en faisant cracher de la thune aux classes moyennes et bourgeoises désireuses de faire le maximum pour leur animal (et leur bonne conscience), et en pratiquant des pseudo-médecines dont on peut dire n’importe quoi, surtout lorsque le patient ne peut pas clairement exprimer ce qu’il ressent (Mais je suis persuadé que j’aurai droit à de merveilleuses anecdotes sur « ClipClop, le Poney du cousin d’ma voisine, qui va INCROYABLEMENT mieux depuis les soins que lui a fait François, Osthéo et psychologue animal diplômé d’une formation d’une semaine en kinésio-magnétisme oriental… Pardon, je deviens sarcastique, c’est la fatigue), c’est d’ors-et-déjà un problème à part entière. Mais ça ne justifie toujours pas l’exploitation dont votre cheval fait l’objet… Dans pas mal de prisons françaises, on peut cantiner pour avoir accès à de la bouffe Bio… ça ne fera pas disparaitre les barreaux et les maton.nes.

    « Il est évident qu’un cheval bien dans ses sabots aura de meilleurs résultats, pourra nous porter plus longtemps, il y a aussi une réelle prise de conscience de l’importance du bien-être de l’animal et de s’assurer que ce dernier profite des soins en conséquence. Pas simplement pour nous porter mais parce que le cavalier aimant son cheval veut qu’il aille bien. Le moindre signe de douleur ou d’inconfort étant pris au sérieux et non plus ignoré. »
    – Beaucoup de contradictions, une fois de plus. Pourriez-vous (et toutes les autres personnes pratiquant l’équitation) une fois pour toute, reconnaître que votre objectif central est donc « de faire au mieux, ou plutôt « au moins pire », pour continuer votre activité tout en maintenant un équilibre de « bien être » chez le cheval. Votre intention n’est pas de prioriser les intérêts, envies et besoins du cheval mais de prioriser vos propres envies (et je ne parle pas de besoins, nous ne vivons pas dans une époque ou le déplacement à cheval est une question de survie) en vous donnant la meilleure conscience possible? Un peu comme les bobos qui nous disent ne manger de la viande que deux fois par semaine, pour leur empreinte écologique…

    « À mes yeux, le bien être du cheval et l’équitation ne sont pas forcément deux choses incompatibles à partir du moment où le cavalier écoute sa monture, où ils forment réellement ensemble un couple. »
    – Qu’est ce que vous définissez par bien être, svp?
    Comment « écoutez-vous » votre monture?
    Votre définition du couple ne semble pas la même que la mienne. Bien que ce mot me paraisse chargé de sens réactionnaires et traditionalistes, il me semble qu’un couple doit être composé de deux personnes (ou plus?) consentantes et désireuses des pratiques qu’elles partagent. Vous n’avez pas rencontrée votre cheval dans un café lors d’une après midi pluvieuse, Il ne vous a pas invitée dans son p’tit studio-boxe qu’il louait depuis 2 ans et dont il raffole, il ne vous a pas dit un soir « eh, tu sais quoi, j’ai un kink un peu chelou, j’espère qu’ça va pas te choquer mais j’aimerais qu’tu me mettes une selle et qu’tu me monte sur le dos pour me ballader… ET SURTOUT c’est toi qui choisit où on va, si je saute, ce que je mange, etc en me tirant ces machins douloureux dans la bouche ou sur le chanfrein… »
    Bon, j’m’arrêtes là, c’était un peu débile mais vous avez saisis l’idée j’espère.

    Par ailleurs, je vous conseille, afin d’affiner un peu vos connaissances sur l’antispécisme (et les chevaux) d’aller consulter des sites comme celui de Florence Dellerie: https://f-dellerie-illustration.tumblr.com/post/117922714949/quel-est-le-probl%C3%A8me-avec-l%C3%A9quitation
    qui fait de la vulgarisation scientifique ethologique antispéciste de manière très abordable, rapide à consulter etc.
    Désolé pour le ton incisif par moment, c’est un sujet qui me touche. Pour anticiper la question, « oui j’ai déjà fait de l’équitation moi-même il y a fort longtemps. Je comprends ce qui peut plaire à des personnes. Le contact avec les animaux nous offre un rapport au vivant et à nous même extrêmement précieux. Mais il est important de se poser la question de ce que l’on apprécie réellement dans telle ou telle relation et ci celle-ci est juste, équitable et bénéfique pour les animaux, leur bien être et leur liberté.

    Dans l’espoir d’une réponse et d’un débat intéressant.
    Bonne journée. A bientot

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