Dans la famille des passagers clandestins ayant la fâcheuse habitude d’élire domicile dans le ventre de nos chevaux, je vous propose aujourd’hui de découvrir le gastérophile.
Gastérophile, qui es-tu ?
Contrairement à de nombreux parasites internes équins, le gastérophile est un insecte de l’ordre des diptères. L’espèce la plus fréquente chez le cheval est le gasterophilus intestinalis aussi appelé gasterophilus equi. Comme son nom l’indique, ce parasite possède une véritable passion pour l’estomac de nos compagnons sabotés !
L’infestation par ce type de parasite concerne ainsi tous les chevaux, quel que que soit leur mode de vie. Il s’agit en outre d’un des parasites internes les plus fréquents. Heureusement, leur pouvoir pathogène reste relativement limité.
Le cycle de vie du gastérophile
La première étape du cycle d’infestation a lieu durant la période estivale.
Le gastérophile femelle adulte s’apparente à une grosse mouche légèrement duveteuse. Elle possède un abdomen caractéristique rayé et recourbé vers l’avant. Elle pond ses œufs sur les membres des chevaux aux heures les plus chaudes de la journée.
La femelle gastérophile en pleine action de ponte est facilement repérable : elle tourne autour des membres des chevaux sans se poser, s’approche au plus près des poils la pointe de l’abdomen vers l’avant et dépose ses œufs tout en volant. Les chevaux détestent particulièrement cet insecte. Quand ils sont attaqués, il n’est pas rare de les voir partir soudainement au galop. Chaque femelle pond entre 400 et 1000 œufs : autant dire que l’infestation est dès le départ importante !
Les œufs de gastérophile mesurent environ 1 mm et sont de couleur jaune pâle. Ils forment des colonies aisément identifiables sur les membres et la crinière. Selon la chaleur et le taux d’humidité, ils éclosent 5 à 10 jours après la ponte et se transforment en larve de stade 1 ( L1 ). Les larves sont ensuite ingérées par le cheval lorsqu’il se gratte. Une fois dans la bouche, elles traversent la muqueuse buccale, voire nasale, et gagnent l’estomac. Cette phase intervient généralement en fin d’été, d’août à octobre.
Une fois parvenues dans l’estomac, les larves s’y développent durant 8 à 10 mois. On parle alors de larves L3. A ce stade, elles ressemblent à des gnocchis rouges de 2 cm de long et sont capables de résister au milieu acide de l’estomac. Leur bouche est munie de deux crochets qui leur permettent de se fixer à la muqueuse stomacale. En cas de forte infestation, 50% de la paroi gastrique peut être recouverte par ces larves !
A la fin de leur développement, les larves L3 se détachent automatiquement, passent par les intestins et sont rejetées dans les crottins. L’excrétion des larves de gastérophile a majoritairement lieu la nuit ou tôt le matin. Il s’agit en effet de la période la plus favorable puisque les larves auront le temps de s’enfoncer dans la terre avant les fortes chaleurs de la journée.
Le parasite termine donc sa transformation dans le sol. A partir de ce moment on ne parle plus de larve mais de pupe. La nouvelle génération d’adultes sera opérationnelle dès le début de l’été suivant, et vivra 3 à 4 semaines sous sa forme d’insectes volants pour se reproduire.
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Mon cheval a des gastérophiles : quels sont les risques ?
Les symptômes causés par ce parasite sont relativement discrets. Quand on en observe c’est donc que l’infestation est déjà importante et bien installée !
Lors du passage dans la bouche des larves L1 on peut observer des ulcérations gingivales et linguales. Le cheval est mal à l’aise dans sa bouche. Il peut refuser de manger ou batailler à la main durant le travail.
Lorsque les larves sont très nombreuses dans l’estomac, elles peuvent provoquer des coliques gastriques, c’est-à-dire des douleurs stomacales et des nausées. En outre, elles remplissent tellement l’estomac qu’elles induisent une perte d’appétit liée à une sensation de satiété faussée. Les chevaux atteint mastiquent longuement et ont du mal à finir leurs rations. On observe également des cas d’amaigrissement et de même de retard de croissance chez les jeunes chevaux.
Enfin, on soupçonne de plus en plus fortement les gastérophiles de favoriser l’apparition d’ulcères gastriques. En effet, quand les larves se détachent de la paroi stomacale elles laissent un trou d’environ 5 mm de profondeur. Celui-ci est rebouché par du tissu cicatriciel mais à long terme, la paroi gastrique pourrait être fragilisée et plus sensible aux attaques acides.
Comment lutter contre ce parasite ?
Pour lutter efficacement il faut pouvoir poser un diagnostic fiable et précis. Malheureusement, ce type de parasite n’est pas détectable par le biais des coproscopies car les œufs ne sont pas rejetés dans les crottins. Seule l’endoscopie permet de visualiser précisément les larves présentes dans l’estomac.
La prophylaxie, c’est-à-dire les mesures qui visent à limiter la propagation d’une pathologie notamment en intervenant sur l’environnement, est relativement limitée dans la lutte contre les gastérophiles. En effet, il n’est pas possible (ni souhaitable) d’éradiquer totalement les mouches dans le milieu naturel !
Néanmoins, il est possible de mettre en place des mesures pour limiter l’infestation de ses chevaux :
En été on veillera à :
Fournir un abri sombre et frais aux chevaux durant les heures chaudes ;
Utiliser des répulsifs, en particulier au niveau des membres ;
Retirer très régulièrement les œufs grâce à une pierre ponce ou à des ciseaux.
Au printemps, on cherchera à limiter l’infestation des pâtures :
En ramassant dans la mesure du possible les crottins ;
En rentrant les chevaux au box la nuit afin que les larves soient rejetées dans la litière où elles ne peuvent pas survivre.
L’ivermectine présente l’avantage d’agir sur tous les stades de développement du gastérophile et d’être administrable quel que soit l’âge du cheval. Cependant, il faut veiller à alterner les molécules pour éviter l’apparition de résistances.
Le traitement vermicide doit avoir lieu en automne (novembre), lorsque les adultes ont disparu. Ainsi le cheval sera débarrassé des larves pour tout l’hiver et l’apparition d’une nouvelle génération au printemps sera très fortement limitée.
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