On entend toujours dire qu’il faut une selle adaptée à chaque cheval… Mais qu’en est-il de la muserolle ? Peut-on mettre n’importe laquelle à n’importe quel cheval ? A quoi servent-elles et comment choisir la bonne ? Peut-on s’en passer ?
Faisons le point sur les muserolles et leur utilité.
La muserolle française est la plus douce de toutes. Elle restreint l’ouverture de la bouche du cheval, tout en lui permettant de continuer à jouer avec son mors, de bouger sa langue et de déglutir sans difficulté.
Pour être efficace, elle se place deux doigts en-dessous de l’apophyse zygomatique.
La muserolle allemande ressemble beaucoup à la française. Placée beaucoup plus bas sur la tête du cheval, elle restreint encore davantage l’ouverture de la bouche. Attention, placée trop bas et/ou trop serrée (il faut pouvoir passer deux doigts entre la muserolle et le chanfrein), elle gène fortement la respiration du cheval et peut causer de graves soucis.
Très à la mode il y a quelques années, elle est beaucoup moins utilisée aujourd’hui.
La muserolle combinée est composée de deux parties : une française (voir plus haut) et un noseband amovible. Les deux parties se règlent séparément.
La muserolle française permet donc de réduire l’ouverture de la bouche sans bloquer l’articulation. Le noseband bloque davantage l’ensemble bouche-mâchoire et permet au mors de rester parfaitement à sa place. Le cheval ne peut également plus passer sa langue par-dessus le mors.
Comme pour la muserolle allemande, veillez à ne pas trop serrer le noseband (et toute muserolle en général) au risque de gêner voire bloquer la respiration de votre cheval. Réglé trop bas, le noseband peut en outre écraser le cartilage nasal du cheval et entraîner des lésions.
C’est l’une des muserolles les plus courantes.
La muserolle croisée est la plus sévère de toutes, et pourtant, c’est pourtant celle que l’on trouve le plus couramment en sellerie (avec la muserolle combinée). Elle est constituée de deux pièces coulissantes : la pression sera donc également répartie tout au long de la muserolle, avec un pic de pression au niveau du chanfrein (généralement atténué par une naseline en mouton).
La muserolle croisée empêche le cheval d’ouvrir la bouche et bloque toute mobilité de la mâchoire. Il ne pourra en outre plus passer sa langue par-dessus son mors. Trop serrée, elle peut en outre gêner la respiration du cheval ou lui procurer des blessures au niveau de l’apophyse zygomatique.
Cette muserolle associe une muserolle française à une muserolle allemande et est donc relativement sévère. Bien réglée, elle permet donc d’empêcher le cheval d’ouvrir trop fortement la bouche. Les deux muserolles se règlent indépendamment l’une de l’autre pour pouvoir varier les effets.
La muserolle double est relativement nouvelle sur le marché.
Le choix d’une muserolle n’est pas aussi anodin qu’on peut le croire. Bien qu’elles aient globalement toutes la même fonction (empêcher le cheval de trop ouvrir la bouche et maintenir le mors à sa place dans la bouche), certaines sont bien plus sévères que d’autres et ne doivent donc pas être mises entre toutes les mains.
Pour simplifier, un cavalier débutant ou « moyen » ne devrait monter qu’avec une française : les autres bloquent trop l’ouverture du cheval (voire l’empêche complètement) et le cheval ne pourra donc pas se défendre en cas de faute de main. Un cavalier plus averti pourrait utiliser n’importe laquelle, à condition qu’il veille à avoir une main particulièrement douce.
Toutefois, l’effet de la muserolle n’est pas le seul critère à prendre en compte : la morphologie du cheval est également un critère essentiel. N’hésitez pas à essayer différents modèles à votre cheval afin de voir lequel vous semble le plus adapté à sa morphologie : il s’agit de trouver une muserolle qui n’écrase pas la mâchoire inférieure (problème de toutes les muserolles à l’exception de la muserolle française) ou bien les nerfs principaux du cheval. L’intérieur des joues doit également être surveillé (risque de blessure encouru par toutes les muserolles françaises et ses dérivés).
Prenez également soin de choisir la bonne taille afin qu’elle ne remonte pas trop haut ou ne descende pas trop bas sur le chanfrein du cheval, et de la régler de manière appropriée pour éviter toute douleur.
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On peut parfaitement s’en passer (il s’agit d’ailleurs une invention relativement récente). Aucun cheval n’en a foncièrement besoin, ou très peu en tout cas : s’ils lèvent la tête, se battent contre la main ou ouvrent la bouche, ce n’est pas une muserolle qui règlera le problème. Elle se contentera de le cacher.
Si votre cheval se défend, je vous conseille de commencer par faire appel à un dentiste : peut-être a-t-il tout simplement un problème aux dents ? Auquel cas une muserolle risquerait fort d’empirer la situation, et ce d’autant plus si vous la serrez fortement…
Si votre cheval n’a pas de problème de dentition, peut-être avez-vous par moments des actions de mains trop fortes (et je ne vous jette pas la pierre, absolument tous les cavaliers font des fautes de main, moi y compris) auxquelles le cheval cherche à s’en soustraire. Une muserolle serrée l’empêchera certes de se défendre, mais accentuera la douleur ressentie.
Pour saliver et déglutir, un cheval doit disposer d’une certaine mobilité de la bouche. Avec une muserolle serrée, vous empêchez cette décontraction et risquez d’obtenir un cheval figé dans sa bouche, qui durci le contact et qui peut même avoir tendance à vous prendre la main.
Toutefois, une muserolle, quelle qu’elle soit, présente un avantage : celui de « fixer » le filet sur la tête. Exemple tout bête : vous tombez, vous vous raccrochez malheureusement aux rênes sauf que vous n’aviez pas mis de muserolle… Vous vous retrouvez alors avec un cheval en liberté car la muserolle n’était pas là pour maintenir le filet !
La muserolle permet également de bien positionner le mors dans la bouche et améliore donc la relation mains-bouche en affinant le contact (notamment la muserolle combinée). En la supprimant, attention à garder vos mains un peu plus hautes qu’à l’habituée, et prenez garde à rester doux dans vos actions pour éviter que le mors ne bouge de trop.
Vous l’aurez compris, je ne suis pas une fana des muserolles, surtout qu’elles sont trop souvent réglées bien serrées pour éviter toute défense de la part du cheval. J’ai du mal à concevoir comment on peut avoir un cheval léger en main et parfaitement décontracté lorsqu’il subit des pressions partout sur la tête (muserolle croisée), qu’il a du mal à respirer (muserolles basses trop serrées ou trop basses) ou qu’on supprime toute mobilité de la mâchoire (pourtant indispensable).
À titre personnel, cela fait des années que j’ai supprimé toute muserolle sur mes filets. Je n’ai pas remarqué de changement particulier, mais il faut dire aussi que j’avais tendance à les régler très lâches (sans doute même trop).
Je trouve toutefois que la muserolle française est un bon compromis si elle n’est pas trop ajustée, car elle permet de favoriser le bon positionnement du mors dans la bouche du cheval (notamment en cas de faute de main) tout en le laissant ouvrir la bouche.
Et vous, utilisez-vous une muserolle ? Si oui, laquelle ? Pourquoi ?
Cavalière depuis toujours, je suis l'heureuse propriétaire de 2 juments exceptionnelles : Joye et Heaven ! En parallèle à Cheval Partage, je travaille en tant que rédactrice et conceptrice de sites Internet freelance.
11 commentaires.
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Pauline, le 19/02/2014 à 10 h 20 min
J’adore ton article, je suis proprio de deux chevaux, l’un est un SF de 18 ans top dressé que je monte SANS muserolle, l’autre est un SF de 11 ans avec le quel je préfère mettre une muserolle française réglée assez lâche, de même que sur un jeune PRE que je monte. Je déteste la muserolle croisée, ou allemande, que je trouve beaucoup trop sévère.
Suidem, le 18/06/2015 à 12 h 56 min
Je monte en extérieur depuis plus de 20 ans et j’approche tranquillement des 70 ans.
J’utilise depuis 20 ans le même filet western( peu cher) avec montants et têtière, donc sans muserolle.
Le filet est équipé d’un mors droit en métal avec passage de langue important et anneaux ronds sur lesquels sont accrochées avec des morceaux de lacets des rênes ouvertes très longues..
Les lacets ont le même âge que le filet.
Mon cheval: hongre espagnol plein papiers de 13 ans très difficile lorsque je l’ai acheté à 7 ans.
Quelques chutes sans gravité et les 2 chevaux que j’ai montés n’ont jamais perdu leur filet et je n’ai jamais perdu un cheval.
Mon cheval se déplace en équilibre et se porte de lui-même aux 3 allures.
Mes mains sont fixes, au niveau du nombril et les rênes respirent lorsque le cheval se déplace.
Au pas, rênes longues.
Sur le dos du cheval : selle western ou selle portugaise toutes deux achetées d’occasion: jamais de soucis au niveau du dos du cheval.
Mon espagnol est sorti en moyenne tous les 2 jours en hiver et pendant 4 à 6 heures.
La sortie est entrecoupée de séances de broutage avec mors en bouche: sans problème pour le cheval;
Son apprentissage s’est effectué dès son achat en forêt et au tout début, en liberté dans un round pen.
Cheval connecté.
Immense plaisir à sortir avec lui.
Se comporte bien en compagnie.
Bien cordialement.
Pierre
cso, le 28/11/2015 à 18 h 12 min
bjr,
Je vais acheter un nouveau filet sur Kramer
Réf : 320507-C-S
Quand pensez vous ? 🙂
Merci d’avance 😉
kawelo, le 29/11/2015 à 21 h 06 min
Hello !
Comme je te l’ai dis plusieurs fois, poste ce genre de choses sur le forum, pas dans les commentaires. Ils ne sont pas là pour ça et en plus ils n’ont rien à voir avec les articles sur lesquels tu postes…
Celine, le 16/08/2019 à 19 h 09 min
Salut !
J’utilise une muserolle française. Je peux passer 2 doigts entre le chanfrein et la muserolle. Pourquoi celle-ci ? Car je suis obligée d’avoir une muserolle sur mon cheval pour passer les examens fédéraux… De plus, elle apporte une sécurité quant à la tenue du mors et du filet, mais je pourrais largement m’en passer, donc pas besoin d’un truc sévère.
Malheureusement, quelle qu’elle soit la muserolle est souvent mal réglée, beaucoup trop serrée…
Juliette Dente, le 09/08/2019 à 13 h 24 min
bonjour je fais des vidéos sur YouTube et votre article m’intéresse puis-je en faire une vidéo ?
kawelo, le 13/08/2019 à 9 h 57 min
Bonjour ! Oui bien sûr, aucun problème ! N’hésitez pas à revenir ici pour publier le lien de votre vidéo lorsqu’elle sera terminée 🙂
Delphine LEBLOND, le 30/10/2020 à 22 h 08 min
Je suis moi aussi, plutôt pour le sans muserolle, je suis monte même en licol étho. Mais en balade, par sécurité, lorsque je pars loin de monte en pelham (rêne longue mais si besoin je sais que j’ai du frein…)et je me demandais si avec un mors abaisseur (à branche) on pouvait enlever la muserolle?? Quand pensez-vous. Merci
kawelo, le 31/10/2020 à 11 h 53 min
Salut Delphine ! On peut enlever la muserolle avec tous les mors, pas de problème ! 🙂
Tu as bien raison de faire passer la sécurité avant tout. Par contre, le soucis du pelham c’est qu’il a une gourmette. Or la gourmette passe à un endroit très sensible chez le cheval… Je ne suis pas experte dans le domaine, mais je pense qu’une muserolle française réglée lâche sera toujours moins douloureuse / gênante pour le cheval qu’une gourmette ^^ Peut-être pourrais-tu te tourner vers un pessoa ou un baucher, qui ont également un effet abaisseur mais qui n’ont pas de gourmette ? Après je dis ça mais je ne suis pas hyper calée en mors. Pour ma part, je monte soit en cordelette, soit avec le mors le plus doux que je connaisse (à savoir un mors Nathe droit). Et sans muserolle bien sûr ^^
leah, le 09/03/2021 à 19 h 00 min
Coucou tout le monde.
j’ai monté pendant des années avec une muserolle puis j’ai décidé de tout enlever et de monter selon les principes de l’Ecole de légèreté qui se calque sur l’équitation de tradition française. Sans muserolle et sans aucun enrôlement. J’ai alors découvert un confort de monte inégalable tant pour moi que pour mon cheval (un ex des corridas maltraité dans son corps et dans sa tête)Un cheval qui refusait de mettre le mot, me l’avale maintenant en deux secondes. Franchement, je trouve que la muserolle n’arrange rien et de plus, je suis pour le respect absolu du cheval, surtout à la monte.
Cordialement Leah
Alion, le 23/09/2021 à 13 h 46 min
Je montais une jument quarter horse avec un filet western sans muserolle, et elle était parfaite. Je déteste tous es types de muserolles, même les françaises, car je trouve qu’elles contraignent beaucoup trop le cheval. Je me mets à leur place : aimeriez-vous être contraints de garder la bouche fermée, sans pouvoir mâchouiller, pendant plusieurs heures par jours ? Je ne pense pas. J’ai une pensée particulière pour les chevaux de club, qui supportent cela toute la journée…