compétition au féminin
Publié le 08/03/2019
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Catégorie : Célébrités

Célébrités La Compétition au féminin

On connaît tous l’expression « Homme de cheval ».  Mais pourquoi ne parlerait-on pas plutôt aujourd’hui de « Femme de cheval » ? 

Pour la journée Internationale des femmes, je vous propose une petite rétrospective sur la place des femmes dans le sport équestre, notamment à haut niveau. 

Car si on admet que les filles sont souvent des amoureuses inconditionnelles de chevaux (plus que les garçons dans la conscience collective), on a encore tendance à penser qu’elles n’ont pas leur place dans le monde de la compétition, ou qu’elles ont simplement du mal à gravir les marches des podiums.

Dire que les femmes sont représentées à égalité avec les hommes aux échéances sportives de grande ampleur serait faux, mais elles ne sont pas effacées pour autant. Je vous propose donc une piqûre de rappel sur les figures féminines qui rayonnent dans le sport équestre d’aujourd’hui.

Les cavalières et « femmes de cheval » sont des modèles pour tous les cavaliers et cavalières d’aujourd’hui. Surtout n’hésitez pas à faire comme elles et poursuivre une carrière de compétitrice si c’est ce qui vous tente !

Les cavalières sur le chemin de la flamme Olympique

Le Dressage : discipline de règne des cavalières

Les disciplines équestres sont représentées aux jeux à partir de 1900, mais ont longtemps été réservées aux Militaires (et donc aux hommes). Elles s’ouvrent aux civils avec les jeux de 1952.

Pourtant  ce n’est qu’en 1972 (soit pile 20 ans plus tard) que la première femme remporte la médaille d’or individuelle des JO. Il s’agit de Liselott Linsenhoff, une cavalière de dressage Allemande.

Malgré cela, le domaine équestre (notamment aux JO) a longtemps été associé à un monde d’hommes jusqu’à assez tard. Les femmes ne sont pourtant pas en reste, et ont elles aussi mis le pied à l’étrier dans la course à la médaille olympique.

Certaines ne se sont d’ailleurs pas contentées de si peu, et ont littéralement bouleversé le monde du cheval.

L’un des meilleurs exemples est Isabelle Werth (cavalière Allemande), surnommée la reine du dressage. Avec un total de 10 médailles Olympiques dont 6 en or, elle n’est pas moins que l’athlète la plus médaillée (olympique) dans le domaine de l’équitation, toutes disciplines confondues. 

Elle met ainsi un grand coup de cravache à tous les préjugés sur le dressage, souvent encore perçu comme une discipline d’hommes. 

Aujourd’hui encore, elle continue d’amasser les médailles sans scrupules pour ces rivaux, hommes ou femmes. Sa rivale la plus appréciée sur le carré n’est d’ailleurs autre qu’une femme. Mais sous les couleurs britanniques cette fois, puisqu’il s’agit de Charlotte Dujardin.

Le dressage, dominé aujourd’hui par des cavalières est donc la discipline phare des JO dans laquelle les femmes ont su s’imposer.

CSO et Complet : dernier obstacle à la médaille d’or

Dans les autres disciplines (aux JO seules 3 disciplines sont représentées : Dressage, CSO, CCE), l’ exploit de la médaille d’or individuelle féminine n’a pas encore été accompli.

Cependant les femmes sont bien représentées au niveau international et accumulent les trophées dans de nombreuses épreuves renommées autres que les JO. Qui ne connaît pas, par exemple,  Alexandra Ledermann, 1ere femme médaillée d’or aux championnats d’Europe de CSO ?

D’ailleurs lorsqu’on parle de CSO, il est souvent inévitable d’évoquer la favorite française : Pénélope Leprevost. Qui, a défaut d’être championne individuelle, a été sacrée championne Olympique par équipe en 2016, à Rio. On l’imagine donc facilement s’accaparer la médaille individuelle lors des (très) prochains JO de Tokyo (2020).

Pénélope Leprévost et Topinambour à La Baule en 2013
©: OndRond

Concernant le concours complet on connaît tous des cavalières (Ingrid Klimke en tête) qui ont sut s’imposer dans cette discipline pluridisciplinaire, parfois réputée dangereuse et (à tort) masculine. 

Mais connaissez – vous l’une des « légendes » de cette discipline ? La première personne a avoir réussi le « Grand Chelem »*  en 2003, exploit réussi qu’une seule fois par la suite en 2016 par Michael Yung.
Cette légende du complet porte le nom de Pippa Funnell. Médaillée Olympique par équipe en 2000 et 2004, de bronze en individuelle en 2004 également, elle est la première et unique cavalière à avoir gagner le plus grand prix de CCE : The Rolex Grand Slam of Eventing, $ 250 000.
En  2005 elle est même nommée Membre d’Excellence de l’Empire Britannique (MBE) par la Reine.

* « Grand Chelem » signifie le cumul de victoires d’un même circuit. En 2003 elle a remporté le Grand Slam, le CCI**** du Rolex Kentucky, celui de Badminton et celui de Burghley.

Si ça, ce n’est pas une cavalière badass, je ne sais pas ce que c’est ! 

Même si Pippa Funnell ne représente plus la Grande-Bretagne aux JO, elle a toutefois largement ouvert la voie de la course à la médaille Olympique.
On ne doute pas que de nombreuses cavalières suivront son chemin et décrocheront ce St Graal sportif.

A cheval, mais aussi à pied !

Mais les femmes ne sont pas QUE des cavalières. Elles savent s’illustrer dans le monde équestre autrement (multitâches je vous dis ! ).

Lorsque l’on parle de concours on pense tout de suite aux cavaliers (et cavalières évidemment) qui gravissent les marches des podiums. Sauf qu’en réalité le monde du sport réuni de nombreux professionnels : que ce soit des grooms, des sélectionneurs, des entraineurs, des chefs de pistes… et bien d’autre encore.

Et dans ces domaines aussi, les femmes ont su faire leur place, du niveau club au plus haut niveau. En concours on rencontre d’ailleurs régulièrement des monitrices, du niveau poney au niveau pro, qui nous accompagnent de la maison à la compétition (presque) sans rechigner. 

Juge de dressage international

Certaines combinent même les casquettes bombes : quel meilleur entraîneur que celui qui est également juge ?

Le « must » dans le monde du dressage c’est d’être entraîné par un juge. Mais si en plus le dit-juge est un juge 5* (titre indispensable pour juger les épreuves les plus renommées tels que les JO) vous avez touché le gros lot.

Dans le monde, seules une trentaine de personnes détient cette qualification, dont seulement 3 en France.

Isabelle Cheret est l’une d’entre elles. Elle travaille en tant que coach au sein de l’écurie (très connue) Pamfou Dressage, et elle est également Juge internationale 5* depuis 1989. Elle aura à cette occasion été Chef d’équipe pour la France aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, et Présidente des Juges aux JEM de Caen en 2014.

En 2008, pour couronner son parcours, elle reçoit même le prix Passion dOr, un prix remis à six femmes qui ont contribué, par leur travail et leur implication, à l’essor économique de la filière cheval dans des disciplines différentes.

Si vous souhaitez rencontrer et travailler sous l’oeil aiguisé de cette experte du dressage, sachez qu’il est tout à fait possible de faire un stage avec elle. Les infos se trouvent sur le site de son écurie Pamfou Dressage (par contre je vous préviens, il faut y mettre les moyens).

Autre écurie très célèbre, connaissez-vous le Haras surnommé « le Versailles du cheval » ?  Allez un petit effort, je suis sûre que vous le connaissez !

Directrices

Il s’agit du Haras du Pin, implanté en Normandie et qui reçoit régulièrement de grosses échéances sportives tel que les jeux Equestres mondiaux de 2014.  

Ce Haras, symbole de la compétition de haut niveau, est dirigé par …. ( vous l’ avez deviné) une femme ! Il s’agit de Sophie Lemaire, ingénieure agronome de formation et passionnée d’équitation depuis son plus jeune âge.

Mais ces superbes JEM de 2014 n’ont pas été organisés uniquement par le Haras et sa directrice, mais également avec l’aide de la FFE. Et s’il y a bien un poste important au sein de la FEE qui consiste à conduire le projet sportif de la fédération, c’est celui de Directeur technique National.Depuis 2013, le titre est d’ailleurs à accorder au féminin puisque la nouvelle Directrice technique de la FFE est Sophie Dubourg. Elle a ainsi joué un rôle prépondérant pour l’organisation de JEM de Caen, et dans l’accompagnement des équipes nationales des différentes disciplines pour les JO de 2016 et les JEM de 2018.

Affiche officielle des JEM de 2014 à Caen (Normandie)

Elles ont raccroché la cravache

Sélectionneuse de l’équipe de France

La discipline de l’endurance a connu fin 2018 un départ, celui d’une femme, reconnue dans le milieu et qui a longtemps été sélectionneuse de l’équipe de France : Bénédicte Emond Bon.

Elle a occupé pendant 8 ans le poste de chef de l’équipe nationale d’endurance, jusqu’aux derniers JEM de Tryon (qui ont été une catastrophe pour la discipline puisque l’épreuve n’a pas pu se courir dans son intégralité).

Sous sa direction, la France aura décroché 16 médailles, notamment l’argent par équipes aux Jeux équestres mondiaux de Caen en 2014, et pas moins de sept médailles aux championnats d’Europe entre 2011 et 2016.

Et les courses hippiques ?

Mais s’il y a bien un départ à déplorer en 2018 et qui laissera un grand vide dans le monde du cheval, c’est celui de Christiane Head-Maarek dit « Criquette ».

Agée de 70 ans, la « Lady de l’Arc » a décidé il y a environ un an de retirer ses bottes d’entraîneuse de chevaux de courses de plat, qu’elle avait porté fièrement pendant 40 longues années.

Une carrière mémorable dans le monde des courses, un monde resté très longtemps masculin et qui a encore parfois du mal à s’ouvrir aux femmes. Criquette aura pourtant su marquer ce monde de façon indélébile.

Figure reconnue des hippodromes, elle était passionnée, à l’écoute de son personnel et respectueuse de ses chevaux. Sa stratégie aura été payante puisqu’en 1979 elle devient la première femme entraîneur à gagner le Prix de l’Arc de Triomphe, une véritable victoire familiale.

Par la suite elle ne s’arrêtera plus, enchaînant les prix les plus prestigieux, avec pas moins de 85 Groupe I courus, ainsi que 3 Arcs de Triomphe et 3 prix de Diane remportés. Elle sera même faite officier de la légion d’Honneur par le Ministère de l’Agriculture en 2005. Et bien que sa carrière d’entraîneuse ait pris fin, Criquette Head restera sans aucun doute une source d’inspiration pour beaucoup de jeunes aspirants du monde des courses.

Christiane Head-Maarek, basée à Chantilly reste une figure incontournable des courses de plat, où peu d’entraîneuses ont réussi à se démarquer de la sorte.

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Les femmes et l’équitation

Ainsi, même si les femmes ne sont pas toujours représentées à égalité avec les hommes à haut niveau, ou qu’elles semblent parfois à l’ombre du regard du grand public, elles ont su et savent continuer de s’imposer dans toutes les disciplines et à tous les niveaux.

Cavalières, entraîneuses, éleveuses, sélectionneuses, juges… Elles sont toutes autant de personnalités inspirantes et de sources de motivation pour les passionnés de chevaux d’aujourd’hui.

Evidemment la liste des grands noms de femmes donnée ici n’est pas exhaustive, et je vous encourage à la compléter en commentaire.

Il ne faut en outre pas oublier que les personnes qui nous inspirent au quotidien ne sont pas toujours les plus connues, et que parfois, c’est la monitrice du petit club de campagne que l’on admire le plus.

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