Le clicker training est une méthode d’apprentissage nécessitant comme seul outil un boîtier appelé « clicker » ainsi que la connaissance du principe de conditionnement.
Les bases du clicker training
Qu’est ce que le clicker ?
Le clicker est une petite boîte en plastique d’environ 7 cm avec à l’intérieur une plaque en métal qui émet un son, le fameux « click », quand on appuie sur le pousse.
(Définition extraite du site Wamiz).
Le clicker training est une méthode d’éducation se basant sur la motivation de l’animal à éduquer. Cette motivation est alimentée par le principe d’association et de conditionnement.
De base, ce son n’a aucune valeur pour le cheval, il va falloir lui en conférer une. L’objectif est d’associer le son avec un élément positif (récompense, caresse, jeu) pour que le cheval assimile, au fil des répétitions et des exercices, le son à la récompense elle-même qui ne formeront plus qu’un.
Le cheval va vite comprendre que ce son est la résultat de sa réussite et de son bon comportement.
Qu’est ce que le conditionnement ?
Cette méthode d’éducation se base sur le conditionnement qui est « une technique permettant à un stimulus neutre, d’induire une réponse réflexe qu’il n’induit pas naturellement. » (définition Wikipédia).
Deux types de conditionnement interfèrent lors du clicker training : le conditionnement pavlovien et le conditionnement opérant.
Le conditionnement pavlovien
Par ce processus le cheval va associer une réponse instinctive – donc conditionnée – à un stimulus neutre – donc non-conditionnée -.
En 1889, le physiologiste russe Ivan Petrovitch Pavlov fit une expérience durant plusieurs jours sur un chien. Il déclenchait à chaque distribution de nourriture une cloche. Quelques jours après le début de l’expérience, le seul son de la cloche déclenchait la salivation chez le chien, sans présence de nourriture.
Pour le clicker training, on va associer le son du clicker avec la récompense.
Le conditionnement opérant
Ce conditionnement repose sur les principes de récompenses et de punitions nommés respectivement renforcement positif et renforcement négatif. Un certain comportement du cheval va mener à une conséquences (négative ou positive) amenant à un automatisme des réponses souhaitées. Les conséquences sont répétées autant de fois que nécessaire.
Pour aller plus dans le détail : Explorable, le conditionnement opérant.
Nous verrons plus loin que le renforcement négatif n’est pas en adéquation avec la philosophie du clicker training.
Apprendre le clicker training
Vous avez décidé de vous lancer dans le clicker training ? Différentes étapes sont à suivre pour assurer une introduction progressive et réussie de cet outil dans l’apprentissage de nouveaux exercices.
Charger le clicker et l’utiliser
Durant une première séance à pied on opère ce que l’on nomme le « chargement du clicker » : chaque « click » est accompagné gratuitement d’une récompense. Ainsi, tout comme le chien de Pavlov, le cheval va rapidement associer le son à la friandise, et donc à une réponse positive. N’hésitez pas à encourager votre cheval avec la voix.
Dès la deuxième séance, des premiers exercices peuvent être introduits. Commencez par les exercices que le cheval connaît déjà (donner le pied, reculer,…) pour imposer progressivement le clicker dans l’apprentissage du cheval. Selon l’évolution du cheval, sa compréhension et la vôtre, ne donnez des friandises plus qu’une 1 fois sur 2 puis 1 fois sur 3. L’idée est de se séparer rapidement des friandises systématiques.
Concentrez vous durant une prochaine séance sur un nouvel exercice pour vous éduquer en même temps que votre cheval à l’utilisation du clicker. Lors de l’introduction d’un nouvel exercice vous pouvez dans un premier temps reprendre quelques friandises avec vous pour renforcer les fondements, mais sans jamais en abuser car la méthode pourrait alors se retourner contre vous en amenant à la déception et la frustration du cheval (l’inverse de ce qui est recherché).
Ce programme n’est évidemment pas sur-mesure, chacun doit l’adapter et le faire évoluer au rythme de son cheval et selon ses capacités.
Vous remarquerez très rapidement – lorsqu’il est bien utilisé – à quel point cet outil est efficace et surtout très précis !
L’importance du timing
Le timing est au centre de la réussite, tout particulièrement au début.
Il ne doit y avoir aucun flottement, aucune hésitation entre le geste juste exécuté par votre cheval et le « click ». À la seconde où le bon comportement est exécuté (même une esquisse lorsque vous êtes au début de son apprentissage) le clicker (et éventuellement la récompense) doit être immédiat. Cela demande un peu d’entraînement car il faut pouvoir manipuler le boîtier avec facilité tout en dégainant le friandise.
L’idée est que le cheval ai l’impression qu’avec son comportement il a « appuyé sur un bouton » qui déclenche le clicker.
Pour exemple: si vous souhaitez apprendre à votre cheval à reculer, le premier pas en arrière sera immédiatement suivi du « click ». Puis si vous souhaitez relever votre niveau d’exigence, vous ne le déclencherez qu’au deuxième pas, ainsi de suite,…
Quelle différence avec l’utilisation de la voix ?
La voix fait passer de nombreuses émotions que le cheval détecte. L’énervement, le stresse, la fatigue, la pression passent à travers nos vocalises. La voix tremble, est inégale et transmet malgré nous nos émotions et notre état d’esprit, au dépend du cheval.
Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il neige, le clicker produira toujours le même son. La voix peut-être enrouée, éraillée et subir de petits changements selon son utilisation dans la journée.
Le clicker produit un son court et précis. Il pointe directement et clairement un instant T du doigt pour dire implicitement au cheval « c’est ça que je souhaite ».
Le son de notre voix fait partie du quotidien du cheval. Il nous entend le saluer, le féliciter, discuter avec d’autres cavaliers, avec notre moniteur, féliciter notre chien,… En bref, elle est omniprésente et exprime énormément de choses différentes, c’est pour cela qu’elle a moins d’impact et d’efficacité que le clicker, utilisé exclusivement pour son apprentissage.
Retrouvez Cheval Partage sur YouTube
Cheval partage a désormais sa propre chaîne YouTube. Abonnez-vous pour être sûr de ne rater aucune de nos vidéos ! Au programme des prochaines vidéos : séances commentées, tests de produits, tutoriels, idées d’exercices, réflexions équestres… Mais toujours dans le respect et l’amour du cheval.
Abonnez-vous
La philosophie du clicker : l’éducation positive
Le clicker n’est que la partie d’un tout, il est un des éléments de ce que l’on nomme l’éducation positive reposant sur le principe du renforcement positif. Pour se lancer dans le clicker training il faut également adopter un certain état d’esprit où le plaisir, la bienveillance et les encouragements sont au centre de tout.
L’éducation positive
Le clicker training est une méthode d’éducation positive basée sur la motivation et la prise d’initiative du cheval.
Cette méthode n’utilise ni la force physique pour faire exécuter les exercices au cheval, ni la punition physique ou vocale lors de la mauvaise exécution. Les mauvaises réponses aux stimuli sont ignorées.
Avec le clicker, on récompense les bons comportements et on les répète pour les renforcer. En récompensant le bon comportement, on incite le cheval à le reproduire. Différentes manières de procéder peuvent être utilisées pour amener le cheval à exécuter correctement l’exercice comme le leurre (guider le cheval à l’aide d’une friandises à se mettre dans la position attendue).
Cette méthode nécessite du « professeur » une prise de recul par rapport à son mode d’apprentissage et un sang froid constant. L’éducation positive c’est avant tout un travail sur soi.
Une méthode qui laisse le cheval s’exprimer
Le clicker training se démarque des autres méthodes d’apprentissage par le rôle actif que tient le cheval. Celui-ci n’est pas passif, en attente de l’ordre, il doit au contraire être force de propositions, soumettre des solutions, essayer et faire marcher ses méninges ! Il devient acteur à part entière de son évolution.
Cette méthode permet aux chevaux extravertis de communiquer et aux chevaux plus timides de « sortir de leur coquille » en les incitant à prendre des initiatives.
Cette méthode est également un apprentissage constant pour le cavalier/ piéton qui accompagne le cheval. Il faut faire preuve de créativité pour amener le cheval à comprendre ce que vous souhaitez et l’objectif attendu.
Le succès rencontré actuellement par le travail à pied et en liberté a amené vers un intérêt grandissant pour le clicker training. Vous trouverez de nombreux supports pour enrichir vos connaissances en la matière, en voici quelques-uns pour débuter :
> Livre : Motiver son cheval – Clicker et récompenses, Hélène Roche
> Blog à suivre : Clicker son cheval
> Vidéo Youtube : Apprendre le clicker training avec mon cheval, Equidia Life
> Pour les anglophones : Equine Revelation
Les clickers sont en vente dans toutes les animaleries et coûtent quelques euros seulement. Un petit investissement pour de grands résultats !
Sources photos : image de couverture
Aurore, le 26/04/2015 à 23 h 34 min
Bon article, le livre d’Hélène Roche est vraiment super aussi pour en apprendre beaucoup et s’exerce sur le système du Clicker. Je le conseille
Pauline, le 01/05/2015 à 12 h 26 min
Adepte du clicker depuis plusieurs années je ne peux qu’approuver cet article. On ne peut plus dire que nous n’avons pas le choix, le clicker met le renforcement positif à la portée de tous !
Claire, le 18/02/2018 à 11 h 46 min
Merci pour cet article super complet ! je suis une adepte du Clicker depuis de nombreuses années avec mes chiens. Je l’expérimente aujourd’hui avec mon cheval et cela contribue fortement à l’évolution positive de ma relation avec lui.
Vanichou, le 29/05/2018 à 11 h 20 min
Merci beaucoup pour cet article !
Je souhaite juste préciser que le « renforcement négatif » n’a rien à voir avec la punition ! Il s’agit simplement de renforcer un comportement à l’aide du retrait d’un stimulus (d’où le « négatif »). C’est par exemple ce que l’on fait quand on apprend à l’équidé d’avancer à la simple pression de jambe, ou à s’arrêter à la moindre tension dans les rênes ! 😀