Suite à mon stage d’archerie montée je me suis intéressée à l’histoire de cette discipline ancestrale. Contrairement aux anciennes activités équestres comme la joute pour le loisir, la monte « western » pour l’élevage, l’archerie montée n’a qu’un seul but, celui de la guerre, de la conquête.
L’Histoire de l’archerie montée
Cette tactique militaire a été principalement utilisée par les peuples nomades, les plus connus étant les Mongols. Ne fondant aucune ville, les Mongols se rendaient de steppes en steppes, vivants principalement des pillages. Le cheval est donc pour eux leur moyen de transport et leur arme de guerre. Très peu de combats se faisaient à pied, les arcs prirent le pas sur les épées.
Gengis Khan, l’empereur de Mongolie, a été le plus grand conquérant mongol ainsi qu’un fin stratège. Il avait compris tout le potentiel d’une armée exclusivement composée de cavaliers. La portée des arcs permettait d’attaquer à distance et la rapidité des chevaux tenait éloignée les ennemis.
Le tir parthe est le plus utilisé et connu à cheval. Opérant une fuite stratégique, les archers se retournaient et tiraient sur leurs poursuivants. Cela créait ainsi la confusion et la frustration des adversaires, incapables de rattraper les cavaliers.
Décimer l’armée d’en face sans perdre d’hommes a été la plus grande réussite des Mongols, et d’autres peuples nomades, et le plus grand intérêt de l’archerie montée.
Le tir à l’arc à cheval aujourd’hui
Evidemment avec la technologie et l’évolution des modes de vie, une armée de cavalerie n’a plus d’utilité de nos jours. On aurait pu penser que cette stratégie militaire serait vouée à disparaitre, perdue dans les souvenirs des chevaux mongols. Mais il en fut autrement.
Alors que l’on oublie totalement l’art de la guerre, les compétitions sportives prennent le relais. Les cavaliers d’Europe d’Occidentale utilisent encore cette discipline pour le loisir, certains grands cavaliers s’adonnent à l’organisation de ces compétitions.
C’est le cas de Kassai Lajos, champion du monde d’archerie montée. Il essaye de développer la discipline partout dans le monde. Monsieur Lajos est un ami de Thierry Descamps, mon formateur lors de mon stage, et son but est de promouvoir le tir équestre en France.
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Les compétitions de tir à l’arc à cheval
Les principales compétitions d’archerie montée ont lieu en Europe de l’Est ainsi qu’en Asie.
Une compétition se déroule sur 10 passages, à l’allure souhaitée par le cavalier. Au haut niveau, le galop est l’allure « obligatoire » mais pour les enfants qui commencent à shetland, il n’est pas rare de les voir effectuer leur passage au pas.
Durant ses passages, le cavalier est seulement noté sur ses talents d’archer. Seuls les points des flèches comptent. Le compétiteur peut en tirer autant qu’il le souhaite. Certains grands cavaliers arrivent à mettre une vingtaine de flèches dans leur main et les décochent toutes durant leur passage.
De manière générale, les pistes font 90 m, à parcourir dans un temps imparti. Tout retard entraine des pénalités de points.
Particularité du tir polonais
Comme dans beaucoup de sport, le fait d’être droitier ou gaucher a son importante. En tant que droitière, j’ai essayé de tirer comme si j’étais gauchère. Résultat très peu probant et sensation très désagréable. Et pourtant, dans les compétitions polonaises, les cibles sont placées des deux côtés de la piste. Il faut donc passer « changer » de main plusieurs fois durant le parcours. Et tout ça à cheval et au galop, bien entendu.
J’aurais dû assister à une compétition internationale mais les intempéries ont fait annuler la compétition. J’espère pouvoir admirer le grand Monsieur Lajos, à défaut d’y participer un jour.
L’archerie montée est une discipline intéressante chargée d’histoire. Rencontrer des personnes passionnées qui souhaitent faire vivre ce patrimoine culturel avec des compétitions et reconstitutions est vraiment impressionnant. Au contact de ces personnes, je me rends compte que malgré les années d’expérience, je ne connais toujours pas toutes les disciplines. Et ces expériences et recherches commencent à me faire penser que ce qui est oublié est souvent le plus impressionnant.
Sources :
- Cheval Arc
- Kassai Lajos (site en anglais)
- Article sur l’archerie montée dans le magazine Cheval Pratique de Juin 2015
Le Gall Alan, le 20/12/2017 à 16 h 13 min
Article très intéressant, bravo pour ce bel article. N’oubliez pas les traditions issues de l’orient et l’Asie qui font perdurer cet » art guerrier », le yabusame au japon, ou les épreuves coréennes, Turques ou Persanes. Ces épreuves sont basée sur la vitesse du cheval et la précision du Tir. D’ailleurs elles sont également déclinée aujourd’hui dans les épreuves mises en place au sein de fédération française d’equitation.
Merci de ce bel article en tous cas.