Publié le 03/01/2015
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Catégorie : Cavalier propriétaire

Cavalier propriétaire Bien gérer les parcelles de vos chevaux

Dans le cadre de chevaux vivant au pré, l’idéal est de pouvoir changer de parcelle régulièrement afin que l’herbe puisse pousser comme il faut et que que les chevaux ne soient ainsi jamais en manque de nourriture.

Il faut donc avoir une gestion des prés qui vous permette des roulements selon les périodes. Mais ce n’est pas si facile ! Il faut tenir compte de différentes facteurs lorsque vous créerez et que vous ferez tourner vos parcelles :

Le but des différents prés

Pourquoi plusieurs parcelles ?

On parle souvent de l’importance de faire tourner les pâtures pour le bien-être des sols, mais pourquoi ? Il n’est pas si facile d’assurer l’abondance d’herbe quasi toute l’année pour nos amis équins : l’herbe ne pousse pas toujours bien, parfois plus dans un pré que dans un autre… Tout cela est lié principalement à la qualité du sol.

Un sol pâturé toute l’année va très vite s’épuiser, de même qu’un sol qui n’est jamais défriché. Faisons simple : pour pousser, l’herbe, comme toute autre plante, a besoin des richesses du sol. Elle va donc prélever dans le sol l’eau et les minéraux dont elle a besoin pour croître et se développer. Le sol est naturellement riche en ressources nécessaires à la plante, mais elles doivent être renouvelées, et cela se fait grâce à l’humus. L’humus, c’est ce qui est issu de la dégradation de la matière organique : en somme, de la décomposition des plantes mortes.

Revenons-en à nos prés : un sol pâturé toute l’année va être vite épuisé, l’herbe est arrachée/mangée aussi vite qu’elle pousse, ce qui demande donc un sol très riche, car pour pousser, l’herbe va devoir puiser dans les ressources du sol !

Or si dès qu’elle pointe le bout de son nez, elle se retrouve directement entre les dents d’un gourmand, tout ceci n’aura pour ainsi dire, servi à rien !

En gros : notre petit brin d’herbe vient de puiser tous les minéraux et l’eau du sol et il n’en est rien sorti. Cet effet est également accentué par le fait que les chevaux (ou toutes autres bêtes …) marchent sur l’herbe, ce qui détruit les jeunes pousses. Et puisque notre herbe a été entièrement avalée, elle n’a pas eu le temps de mourir, donc pas d’humus fabriqué et donc pas de renouvellement des ressources du sol…

Qu’à cela ne tienne, laissons pousser l’herbe, puis laissons la « mourir » et le sol sera enrichi ! Eh bien, oui et non, ce n’est pas si simple !

En laissant l’herbe pousser anarchiquement ou du moins sans être régulièrement arrachée, les jeunes pousses vont être étouffées : elles n’auront non seulement pas accès au soleil mais également moins accès aux ressources du sol qui seront plus rapidement épuisées par les « grandes herbes ». Cela suppose donc qu’il n’y ait pas de renouvellement de l’herbe …

En résumé, pour que l’herbe pousse comme il faut, il lui faut une alternance de ces deux gestions : la laisser pousser, mais aussi la laisser être pâturée ou coupée afin qu’elle se renouvelle.

Combien de parcelles différentes ?

Vous l’aurez bien compris, une seule parcelle, c’est compliqué à gérer !

Le mieux est donc d’avoir au minimum 2 ou 3 parcelles, voire même 4 si vous en avez la possibilité.
Une prairie d’hiver et une prairie d’été au minimum, un paddock et/ou un pré de secours pour l’entre deux saisons ou si vous devez isoler un de vos chevaux

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Créer ses parcelles

Maintenant que vous avez bien compris l’intérêt de posséder plusieurs parcelles, il est temps de décider comment les construire!

Pour ma part, je possède 4 parcelles dont 3 communiquent entre elles : un paddock, un pré d’été, un pré de mi-saison et un pré d’hiver.

La parcelle d’hiver

Le critère principal pour choisir sa prairie d’hiver, c’est qu’elle ne doit pas être trop humide !

L’automne est souvent très humide et risque de rendre vos prairies gorgées d’eau. Si vous ne voulez pas risquer de vous retrouver vous et vos chevaux dans la boue jusqu’aux genoux dès le mois de décembre, préférez pour la parcelle d’hiver un pré relativement sec : un espace plutôt en hauteur, pas près d’un ruisseau, avec un sol poreux perméable.

À lire aussi : zoom sur la gale de boue, ou dermatophilose

Pour les mêmes raisons, préférez également des terrains plats pour vos parcelles d’hiver. Avec la boue ou le gel, les chevaux peuvent vite glisser en galopant.

La parcelle d’hiver devra impérativement comporter un abri afin de protéger les chevaux du vent, du froid et de la pluie. Elle n’a pas besoin d’être très grande, suffisamment pour que les chevaux puissent se défouler (il faut bien se réchauffer !) mais par contre, vos compagnons devront être complémentés en foin dès que l’herbe ne sera plus assez abondante.

En ce qui me concerne, deux de mes parcelles se situent au bord d’un ruisseau, et l’une d’elles est très en pente, c’est donc mon autre parcelle, plus en hauteur qui a été choisie comme prairie d’hiver.

Il est aussi préférable de choisir pour parcelle d’hiver un pré proche de chez vous (si jamais il n’est pas chez vous) car les visites en hiver doivent être plus régulières. Pensez aussi à installer un râtelier à foin dans ce pré pour éviter que vos chevaux ne gâchent celui que vous distribuez.

Si en été, l’herbe est très abondante dans cette partie et que vous disposez de suffisamment d’herbe dans les autres prés pour vos chevaux, elle pourra être fauchée pour « aérer » un peu le sol.

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La parcelle d’été

Principal critère cette fois-ci : l’ombrage ! Hors de question de laisser votre cheval toute la journée en plein soleil. Il est bien sûr préférable que la parcelle comporte un abri, mais il n’est pas indispensable si vos chevaux disposent de suffisamment d’ombre. D’ailleurs, certains préféreront l’ombre naturelle des arbres que celle de leur cabane. L’idéal est donc d’avoir une prairie bordée d’arbres qui permette largement aux chevaux d’obtenir de l’ombre.

Pour le reste, peu de contraintes concernant la parcelle d’été. L’herbe y est en général abondante à la suite du printemps mais préférez malgré tout des terrains où le sol est riche et fertile. Si ce n’est pas le cas, il est toutefois possible de semer de l’herbe dans vos parcelles de printemps et d’été pour être sûr de ne pas en manquer !

Prévoyez dans ce pré un grand abreuvoir, voire même un abreuvoir automatique car les chevaux boivent énormément en cette période.

Chez moi c’est l’une des parcelles proches du ruisseau qui sert généralement de parcelle d’été.

La parcelle de mi-saison

Peu de contraintes également pour cette parcelle, de petite taille et assez fertile, elle permet de gérer les automnes et les hivers bien sûr, mais aussi les chevaux qui doivent être isolés.

Elle peut également servir de pré de secours si une clôture est cassée ou bien si l’herbe manque dans l’une des parcelles.

Le paddock

Petit, pas forcément herbeux, le paddock permet de garder un cheval dans un enclos restreint pour éviter qu’il ne bouge, ou bien pour le surveiller.

Il doit être sec, plat, facile d’accès, l’idéal étant également qu’il communique avec les boxes/abris.

Vétérinaire de métier, j'adore décrypter et expliquer les maladies du cheval et ses conséquences, et partager les astuces pour entretenir au mieux son cheval.

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Commentaires publiés

5 commentaires.

  • En association avec le tr fle blanc, le ray-grass anglais, facile d implantation, permet de couvrir les besoins des chevaux effectuant un travail l ger.

  • Bonjour,

    2 questions :
    – Est-ce normal de ne pas avoir les paragraphes « parcelle de mi-saison » et « parcelle de paddock » ?
    – Quelle est la superficie minimum recommandée pour chaque parcelle, en fonction de la saison ?

    Merci beaucoup 🙂

  • Bonjour !
    Merci de nous l’avoir signalé, c’est corrigé 🙂
    La taille des parcelles dépend de beaucoup de choses : nombre de chevaux, type d’alimentation, type de sol, durée d’utilisation…
    Une chose est sûre : plus c’est grand et mieux c’est !
    Si vos parcelles sont de petites tailles, vous pouvez les aménager de manière à les rendre plus ludiques et motivantes. Regardez du côté du paddock paradise par exemple 🙂

  • D’accord, merci pour la réponse.

    Ce que je voudrais savoir, j’ai vu sur un autre article la notion d’un hectare par cheval. Seulement, est-ce un hectare = une parcelle, soit 2/3/4 parcelles, soit 2/3/4 hectares au total, ou est-ce un hectare à diviser en 2/3/4 parcelles ?

    Merci pour le Paddock paradise, je vais regarder ça 🙂

  • Un hectare c’est une valeur approximative qui permet théoriquement de nourrir un cheval toute l’année à l’herbe. Donc un hectare toutes parcelles confondues c’est déjà pas mal ! Après si tu as un hectare par cheval, tu peux te contenter de 2 parcelles à priori (une pour l’été une pour l’hiver). Et si tu as plusieurs hectares, même pas besoin de faire de parcelles à priori !

    Après tout ça n’est que théorique : si tu complémentes en foin et que les parcelles sont bien pensées (typiquement le paddock paradise dont je parlais plus haut), tu peux faire plus petit. Et à l’inverse, si tu as beaucoup de terrains, pas besoin de te limiter à 1 hectare par cheval, tu peux leur offrir plus de place ^^

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